CHAPEAU !
Les coups de chapeau aux salariés et personnel des banques sont extrêmement rares. Pourtant, leur rôle et leur responsabilité auront été très importants dès le début du confinement pour assumer l’«activité essentielle» qui leur a été dévolue et avoir été sur le pont sans que les conditions sanitaires ne soient prévues par les autorités. Dans les centraux, notre avance prise en termes d’expérience sur le télétravail – débutée en 2012 - aura été très utile et décisive pour basculer près de 90% des salariés hors site (en travail distant ou en dispense d’activité rémunérée). On peut saluer le travail titanesque des équipes qui rendent cela possible et au final, la situation sanitaire satisfaisante. Dans le réseau, où le télétravail était jusqu’à présent impossible, les frontières ont été repoussées et l’«artisanat de guerre» (fourniture de tablettes, utilisation des moyens personnels, etc) nécessitera encore beaucoup de travail pour ne pas «revenir en arrière» sur cette ouverture au télétravail. Il faudra se surpasser, mais il ne serait pas souhaitable de refermer cette parenthèse liée à la crise.
LE MOMENT DE VERITE
Au-delà des remerciements que nous n’aurons pas, il y a aussi des coups à prendre ou à éviter. La décision concernant les dividendes nous aura épargné une belle polémique et il faut la saluer. Tout comme le choix de ne pas recourir aux aides de l’Etat ou au chômage partiel. Mais durant cette période, une bonne part de notre réputation est en jeu… et pour longtemps. La présence physique ou distante aura rendu bien des services aux clients qui avaient besoin de leur banque. Le rôle joué par nos centres de relation clients (CRC) a été, reste et sera très important. Avec 55% de présence actuellement, ce n’est pas le moment de mettre tout le monde en congés pendant 10 jours. Ils doivent bénéficier de possibilité de repos mérité, mais on ne doit pas leur imposer 10 jours. La situation est similaire à l’ensemble de la filière PRO. Le gouvernement a demandé aux banques de soutenir l’économie du pays en distribuant 300 milliards de prêts aux entreprises (garantis à hauteur de 90%, sans commission, sans frais). Pour l’heure, on fait le job. Si les premiers prêts ont commencé à être décaissés, ce sont plus de 1000 dossiers reçus par jour. Avec une capacité de traitement de 500 dossiers jours, il va falloir une mobilisation hors normes pour répondre présent pour ne pas perdre bêtement notre réputation sur ce sujet extrêmement sensible, socialement, politiquement et médiatiquement. Là encore, il serait hallucinant de mettre les acteurs de la filière pro et entreprises en congés pendant 2 semaines ! Ils doivent pouvoir bénéficier des repos mais aussi des dérogations prévues à l’article 5 de l’accord que nous avons négocié et signé sur les jours de repos et le maintien de la rémunération à la SG.
VERS UN NEW DEAL ?
Si la crise sanitaire a figé le monde entier, il est encore trop tôt pour certains, déjà trop tard pour d’autres, pour se poser les questions de fond. Pourtant, le monde d’après sera obligatoirement différent. Nous avons appris sur nous et sur nos organisations en un mois plus qu’en 2 ou 3 décennies. Les urgences et les priorités du «monde d’après» sont à redéfinir. A nous de le construire, de ne pas se laisser enfermer dans l’effervescence de l’après confinement…et de ne pas se tromper.
Le fichier PDF avec le dessin de Tif
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