LA PRIORITE ABSOLUE
Après les volte-face du gouvernement sur les masques (« déconseillés » dans un premier temps, « obligatoires » dans quelques jours), personne n’est dupe. Sortir les enfants en premier du déconfinement a surtout vocation à permettre de déconfiner les parents indispensables à une reprise plus large de l’activité … au risque de renvoyer tout le monde en mode confinement ou pire de créer de nouveaux clusters. Quoiqu’il en soit, la priorité absolue reste la sécurité des salariés et à la Société Générale, un avenant d’accord devrait permettre aux salariés de garder leurs enfants jusqu’au 1er juin sans perte de rémunération. Il en va de même pour les salariés vivant avec une personne à risque. Au 1er juin, c’est la Ministre du Travail qui aura la responsabilité de maintenir (… ou pas) ce dispositif comme le lui ont demandé les syndicats jeudi dernier. La SG n’ira pas chercher le remboursement du chômage partiel auprès de l’Etat, tout en prenant en charge la rémunération tant que le dispositif sera maintenu par le gouvernement. En attendant, la priorité des priorités reste la sécurité des salariés. Le déconfinement sera extrêmement lent et progressif. La priorité du télétravail est maintenue partout où c’est possible et les équipes IT travaillent à son développement. De nombreuses réunions ont permis à la direction de définir son plan de déconfinement en étant à l’écoute des propositions des organisations syndicales. Le processus de cadrage établi, il va être décliné localement, avant le 11 mai, pour tenir compte des spécificités des activités et du contexte local. Le dispositif devra permettre le stop and go indispensable localement en cas de cas suspects ou de nouvelles décisions des autorités en cas de 2ème vague.
QUEL REMEDE POUR LA SG ?
Les résultats de la banque pour le T1 2020 sont tombés ce jeudi et, sans surprise, ils ne sont pas bons. L’impact de la crise sanitaire se fait fortement ressentir, ne serait-ce que dans l’augmentation importante du coût du risque. Et ce bien que le scénario principal de la SG ne prévoie qu’un recul de -5,8% du PIB français en 2020 contre plus de -8% pour le gouvernement… dans ces conditions, quelles indications donne la direction aux marchés financiers ? c’est simple : du dividende et des mesures d’économie. Elle paraît en effet prête à sacrifier jusqu’à 150 bps du fameux ratio CET1 – au nom duquel tant d’efforts nous ont été demandés - pour pouvoir distribuer un éventuel dividende exceptionnel en fin d’année. Et pour compenser, elle promet également jusqu’à 700 millions d’euros d’économies supplémentaires rien que pour l’année 2020. Le tout en respectant bien entendu l’accord signé début avril gelant toutes les restructurations en France. Alors d’où viendraient ces économies ? 4 sources sont listées dans la présentation des résultats : 1/ sans surprise les voyages et les événements ; 2/ des coupes chez les prestataires externes ; 3/ plus obscur, l’optimisation des coûts de transformation ; et 4/ un gel des embauches et des coupes dans la rémunération variable. En l’absence d’indications plus précises, nous avons demandé dès jeudi matin des explications à la direction. Frédéric Oudéa avait proposé le 16 avril de se revoir après la publication des résultats. Ce sera une bonne occasion d’avoir quelques explications.
Le fichier PDF avec le dessin de Tif
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