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TROMPE L’ŒIL

Les belles promesses n’engagent que ceux qui y croient. Ce pourrait être la conclusion temporaire apportée par les notifications concernant la P+i (participation + intéressement). On devait voir ce qu’on allait voir avait prédit Frédéric Oudéa lors du CCE du 18 février. L’absence d’augmentation collective, la suppression du PMAS (augmentation de capital réservée) allaient être largement compensées par le nouvel accord sur la P+i. La « reconnaissance collective » des salariés devait passer par le «variable collectif» et non plus par la négociation collective du fixe… La CGT a donc profité de la présence de Bernardo Sanchez Incera, au CCE le 12 mai, pour lui faire part du mécontentement des salariés quand ils ont pu constater que le montant de la P+i était peu ou prou celui de l’an dernier. C’est bien parce qu’elle n’avait pas cru à ces belles promesses destinées à faire passer les pilules de l’absence de négociation salariale et de l’abandon du PMAS, que la CGT avait, seule, refusé ce marché de dupes. Les notifications fracassent les illusions que la direction avait réussi à faire croire aux organisations signataires de l’accord (CFTC, CFDT, FO et SNB-CGC). En attendant, la CGT a obtenu au cours de cette réunion du CCE que les renégociations de PPI pour le personnel puissent se faire tous les 12 mois (et non tous les 18 mois). Mais les salariés attendent toujours la reconnaissance du travail qui aura permis de faire croître les résultats de 50% à 4 milliards.   

ÇA OSE TOUT

Les enjeux de la loi dite travail sont énormes dans une entreprise comme la nôtre. Depuis le 26 février, où nous titrions nos Infos hebdo « 49-3 social », nous sommes souvent revenus sur le sujet – y compris dans nos mails réguliers – pour appeler à participer aux manifestations et dénoncer les effets négatifs sur chaque salarié de la SG. Il n’y a vraiment plus que Manuel Valls et Myriam El Khomri pour rappeler que cette loi scélérate a le soutien de la CFDT, la CFTC et la CGC. Aucun tract dans l’entreprise pour soutenir la loi… et pour cause ! Les salariés que nous sommes, sont bien placés pour mesurer les effets qu’aurait une telle loi. L’inversion de la hiérarchie des normes (prééminence de l’accord dans une entreprise même s’il est moins favorable que la loi) a un objectif idéologique dont ne se cache plus la plupart des candidats pour 2017 : supprimer les 35H… C'est-à-dire vos RTT. Il aura fallu de longs mois de bataille pour renégocier l’ensemble de notre convention collective et aboutir à une application des 35H qui permette d’avoir un nombre de jours RTT élevé (et un faible nombre de jours RTT employeurs). En 1999, une signature d’accord, même par un syndicat minoritaire permettait d’appliquer un accord… c’est ce que nous avions dû dénoncer auprès des tribunaux, puisque le SNB avait signé seul un accord de branche octroyant 1 petit jour RTT ! L’accord invalidé, il avait fallu renégocier, ce qui avait permis d’avoir l’accord RTT actuel et une convention collective digne de ce nom, signée à 5 syndicats ! Chacun mesure maintenant le terrible retour en arrière que représenterait l’application de la loi El Khomri avec le risque de suppression de tout ou partie des jours RTT … au motif que « c’est ça ou rien », « ça pourrait être pire ». Si la CGT Société Générale a su démontrer depuis longtemps qu'elle savait prendre ses responsabilités dans le cadre du dialogue social, elle ne peut que s’opposer fortement à l'inversion de la hiérarchie des normes réclamée par le MEDEF, défendue par le gouvernement et soutenue par certaines organisations syndicales. Le risque est trop élevé et les salariés feront les frais de cette compromission.  

 

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