#onneveutpasdeça
On comprendra que François et Manuel n’aient rien à refuser à Frédéric qui partageait il y a peu, à leur invitation, la tribune présidentielle du Stade de France. C’est bien le noeud gordien de l’affaire de la loi “travail”, dite loi El Khomri. Bien sûr que cette jeune technocrate balancée là ne peut pas comprendre qu’il y a un lien entre la liquidation des PSC à la Société Générale et la loi qu’on l’a chargée, c’est le cas de le dire, de défendre. C’est un fil conducteur qui remonte à la loi sur la représentativité de 2008, la loi Rebsamen relative “au dialogue social et à l’emploi”, et maintenant le projet El Khomri. L’objectif est double : démanteler les garanties collectives acquises au long de la construction d’un droit du travail positif, comme par exemple la prééminence du droit du travail et de la convention collective sur l’accord d’entreprise d’une part, et d’autre part la volonté de transformer le syndicalisme pour en faire un “partenaire social” dans “le dialogue social”, une sorte de discussion entre experts de bonne compagnie qui se comprennent. Rapporté aux PSC, ce fil conducteur est bien présent : une décision de fermeture purement motivée par la politique des dividendes qui va entraîner de nouvelles suppressions d’emplois pour un objectif validé d’avance par le projet El Khomri, “l’adaptation nécessaire de l’entreprise bla bla”, et une discussion avec les syndicats limitée à la gestion des conséquences sociales… sans que soit un seul moment discuté dans le calendrier expéditif mis en place par la loi Rebsamen le bien-fondé de la décision. Et pourtant ! Ce que BDDF nous présente comme une novation n’est que la copie d’une organisation déjà en place à LCL et à BNPP depuis plusieurs années, sans même que le ROE de la banque de détail en soit amélioré pour autant. Qui pourrait croire que le groupe Société Générale, qui supprime des emplois par milliers depuis 2008, sera le moins du monde freiné par des lois qui ne font que lui faciliter la tâche… le tout en empochant 40 millions d’euros de CICE qui payent les jetons de présence au Conseil d’Administration. Nous qui avons discuté et négocié les PSE qui se sont succédés ne pouvons pas rester silencieux sur le danger de recul grave pour les droits des salariés que représente ce projet El Khomri. Il n’y a pas d’alternative à obtenir son retrait, et donc à participer aux actions organisées le 31 mars. Ce sera également une excellente occasion d’envoyer un avertissement à notre propre direction générale...
VOX POPULI
Comme le dit Frédéric Oudéa, il faut savoir faire un effort sur les rémunérations afin d’attirer et conserver les talents. Comme vous avez tous en tête les montants des enveloppes d’augmentation du fixe et des variables cette année, vous devinez qu’il ne parlait pas de la piétaille. Non, pour vous, c’est gains de productivité et austérité au menu : travailler plus pour gagner moins. En revanche, ce n’est pas la même chanson pour le Conseil d’Administration. La direction propose d’augmenter de 20% le montant des jetons de présence, soit 150 000 euros par tête en moyenne. Pas mal pour du temps partiel. La justification donnée est qu’il est devenu plus difficile d’être administrateur et que cette tâche nécessite davantage de formation. Mais alors, avec la multiplication des formations obligatoires pour raisons réglementaires, nous devrions tous être augmentés de 20% ! Comme ce n’est pas l’ordre du jour de l’Assemblée Générale des actionnaires le 18 mai prochain, nous vous proposons de confier vos droits de vote à cette assemblée à Emeric Uhring, qui y représentera la CGT et s’opposera à cette résolution de petits cadeaux entre amis. Et surtout, il y représentera le premier actionnaire de la Société Générale : ses propres salariés !