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VIOLENCE SOCIALE

L’échauffourée, lors du CCE d’Air France, a suscité la vertueuse indignation de nos hommes politiques qui n’ont pas hésité à reprendre le langage de leurs aïeux versaillais pour fustiger les « voyous » et la « chienlit » comme au temps de l’ordre moral du XIXème siècle. Il est vrai que Monsieur de Juniac y a laissé sa chemise, lui sera-t-elle remboursée par la Compagnie ou déduite de sa retraite chapeau de 150 millions ? L’affaire n’est pas sans précédent, même à la Société Générale. Lors du plan social de 1993, le PDG d’alors fut sorti du CCE sous la protection des militants de la CGT après avoir annoncé la publication d’une liste de 4700 licenciables. Ou encore lors de la tentative de la BNP de prendre le contrôle de la SG, lorsque le personnel SG prit d’assaut des agences du prédateur. Et aussi fin 1999, quand certains tentèrent de faire le coup de poing pour franchir les portes lors du blocage des Tours SG par les militants des syndicats … rien qui ne suscita alors plaintes, arrestations et poursuites pénales. Ce qui est nouveau, c’est le déchaînement à l’encontre de salariés désespérés par les plans de suppressions d’emplois qui se succèdent et la criminalisation de leurs actes de colère, ou plutôt, c’est un bond en arrière, le retour au temps où les syndicalistes, les grévistes risquaient la prison. N’est-ce pas l’expression d’un pouvoir politique et économique de plus en plus coupé des gens et qui n’a plus que ses règles pour imposer sa vision de la société ? Dans le même temps, la destruction engagée du droit du travail et la réduction des prérogatives des institutions représentatives du personnel vont de pair pour affaiblir toute velléité de résistance. Le calcul n’est pas sans danger cependant, car il peut conduire aussi à l’explosion sociale.

O TEMPORA, O MORES

En 2012, touchées à l’époque par la crise de liquidité en dollars, la direction avait voulu supprimer les activités de financements, notamment sur les secteurs de l’aéronautique, le shipping … En lien avec les salariés concernés, la CGT était alors intervenue pour convaincre la direction de ne pas tout supprimer, mais de conserver des équipes prêtes à rebondir avec la future reprise du marché, que nous espérions. L’idée, que nous partagions avec les salariés à ce moment là, était de conserver l’expertise et le savoir faire en interne pour pouvoir réagir le moment venu. Il nous semblait que c’était une erreur de stratégie de fermer le robinet de  ces activités, de jeter dehors un savoir faire précieux et les équipes avec... C’est donc avec un certain plaisir que nous avons écouté Pierre Palmieri décrire, devant le CE des Centraux, son projet de réorganisation qui selon lui « s’inscrit dans les objectifs de croissance de la ligne métier GLFI ». Pour Pierre Palmieri, c’est un projet motivant qui s’inscrit dans un plan de développement et de création d’emplois aussi bien à Paris que dans les grandes implantations à l’étranger. Il ajoute que cela va améliorer la façon dont les salariés travaillent au quotidien, avec un circuit de prise de décision plus court et plus rapide à l’avenir. L’occasion pour nous de nous auto-féliciter, pour les élus de la CGT au CE de voter « pour» le projet, et pour la délégation patronale de repartir avec un Pierre Palmieri tout bien habillé !

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CGT565 violences