LE MARTEAU ET LA FAUCILLE
C’est une première, conséquence du malaise général exprimé lors de la grève de novembre et dans l’enquête sur le climat social, la direction générale a engagé une discussion avec les syndicats, sur sa stratégie à venir en matière de gestion des ressources. La question est sensible, car tout le monde connait les promesses faites aux marchés au travers du milliard du PEO et s’inquiète de celles qui se profilent pour le plan « ambition 2015 ». Pour l’occasion, la DRH du groupe était venue en personne avec Françoise Mercadal Delasalles qui a succédé à Séverin Cabannes pour diriger les «ressources» et mener à terme le PEO. Les deux se sont attachées à protester de leur bonne foi et de leur transparence : «il n’y a aucun projet global et occulte». La stratégie est définie, «au cas par cas», dans un objectif de «performance, d’efficacité, et de réduction des coûts». «J'ai juste besoin d'usines proches des vendeurs, et je vous parle de changement d'outils, donc de changement de façon de travailler, c'est la seule conséquence sociale » a lancé la directrice des ressources. La CGT a fait remarquer qu’en matière d’efficacité justement, certains projets pouvaient souffrir de quelques faiblesses pour cause de trop grande volonté de réduire les coûts, comme par exemple Novadis, Orchestra et Nacre dans le réseau, par oubli de la charge de travail nouvelle, et même Résolution à SGCIB par une réponse aux problèmes de sécurité seulement technologique. Cette réunion permettra-t-elle que les prochains projets soient débattus au préalable avec les représentants des salariés ? L’avenir proche le dira. Françoise Mercadal Delasalles a également rejeté l’accusation de pratiquer du «dumping social», en faisant allusion au millier d’ingénieurs qui travaillent pour le compte du groupe à Bangalore. «Ce sont des créations d’emplois, pas des délocalisations, dont nous pouvons être fiers, car là bas, on est plutôt satisfait de travailler pour un groupe français, d’autant plus que les salaires y ont progressé de près de 20% en 2009 !» Nous nous en réjouissons pour eux, et n’oublions pas que les 2/3 du groupe sont hors de France. Mais nous n’oublions pas non plus que tout ceci s’est développé dans un contexte de croissance ultra rapide du groupe… c’est bien précisément la question du jour, puisqu’il s’agit maintenant de rationaliser plutôt que de croître, on connait la musique. La directrice des ressources a assuré qu’il ne s’agissait que de mettre en place des outils communs, sans forcément que ce soit ceux de la SG, citant le Crédit du Nord comme référence, et sans uniformisation à la Coca Cola. Après les bonnes résolutions de début d’année, nous verrons dans la suite des réunions comment elles se traduiront dans la réalité.
LA FIN DES AUXILIAIRES
Le prétexte est commode, la HALDE, haute autorité de lutte contre les discriminations, qui n’a rien de plus urgent à faire, à formuler une injonction afin de faire cesser ce privilège inouï d’accorder aux enfants du personnel d’y travailler pendant les congés d’été en bénéficiant d’une priorité… déjà bien mise à mal par la direction du réseau qui a trouvé là un argument commercial en les recrutant pour 40% parmi les rejetons des gros clients… et par la D.G. qui a déjà plus que réduit leur nombre total des auxiliaires. A la veille de la parution de la note annuelle, la DRH nous a annoncé la chose, 4 mois après avoir reçu l’injonction ! Bref, les candidatures, qui pourront continuer à passer par RH Online, seront traitées par « ordre d’arrivée » avec celles venues de l’extérieur. La CGT se demande donc s’il est bien justifié de maintenir l’accord dérogatoire au droit du travail qui permet ce type d’embauche, dès lors qu’il ne s’agit plus forcément d’enfants du personnel. Pour recruter des intérimaires, il n’y a pas de raison que le code du travail ne s’applique pas complètement. Le retour au droit commun pourrait donc s’appliquer l’année prochaine.
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