EN LOUSDE
Glissé cet été à la faveur du débat parlementaire, un amendement a étendu la proposition gouvernementale d’allonger la durée des mandats des représentants du personnel, à l’origine destinée aux PME de moins de 20 salariés, à toutes les entreprises. En fait, la loi prévoit désormais que cette durée sera de 4 ans sauf accord dérogatoire d’entreprise. Il n’en aura pas fallu plus pour que la DRH se précipite pour convoquer les syndicats de la Société Générale. Pour la CGT, cette disposition s’inscrit dans un processus engagé depuis le retour de l’UMP aux affaires afin de réduire le rôle des représentants du personnel, un processus dont s’est saisie la DRH et qui va aggraver une situation pour la représentation du personnel dans l’entreprise. La durée du mandat de 2 ans était déjà longue au regard des restructurations multiples, la mobilité, et la mise en œuvre de 4D dans le réseau, au point qu’il est permis de se demander aujourd’hui si certaines fonctions ne sont pas considérées incompatibles avec l’exercice d’un mandat de représentant des salariés. Autant dire tout de suite que seuls quelques quinquas affectés à des tâches administratives sont susceptibles d’être représentants du personnel ! Qu’on nous explique par exemple comment permettre aux téléconseillers des CRCM d’être délégués, alors que la nouvelle durée du mandat sera de 3 ans et que c’est justement la durée maximale théorique de leur présence sur un CRCM ! La CGT s’est donc fermement opposée à l’allongement de la durée du mandat, soulignant que la loi permettait de signer un accord en ce sens, et qu’aucun syndicat de la SG n’avait refusé de signer un tel accord. La DRH a préféré s’appuyer sur l’acceptation d’un délai « raisonnable » par les autres organisations pour imposer un délai de 3 ans… mais elle a dû concéder de tenir une réunion pour discuter de mesures complémentaires.
3 RAISONS, LA SECONDE
La publication des résultats du 1
er semestre des sociétés du CAC 40 établit un nouveau record, 40,5 milliards d’euros, soit 10 milliards de plus qu’en 2004. La Société Générale se porte bien, merci, + 30%, plus de 2,18 milliards. Selon les analystes, 2005 sera un grand cru. A quelques encablures de l’ouverture des négociations salariales maison, l’action du 4 octobre sera examinée à la loupe par la direction et influencera directement le résultat de la négociation. Dans le prolongement des actions de mars et d’avril qui avait permis d’obtenir le versement de la prime de 300 euros à fin septembre et l’engagement d’une négociation salariale anticipée pour déboucher sur une augmentation pérenne, la participation de tous à la grève le 4 aura donc un effet direct sur le niveau de l’augmentation qui sera négociée. La CGT réclame une augmentation uniforme, de telle sorte que soit corrigé le déséquilibre généré par l’arbitraire des rémunérations variables. Il semble bien que la direction s’attende à un mouvement d’ampleur le 4 octobre. La réunion des actionnaires organisée à Toulouse le 4 avec la participation de Philippe Citerne a été annulée en catastrophe… et à grand frais ! Pas parce que les actionnaires risquent de faire grève ce jour-là… mais une réunion sans personnel et sans Philippe Citerne pour cause de grève, c’est ballot !