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La réunion était pourtant prévue de longue date, mais elle avait été repoussée à maintes reprises.
A peine ouverte et après avoir présenté sa proposition pour verser une prime (via une usine à gaz sortie du chapeau), la direction insiste maintenant pour que les décisions soient prises rapidement. Très très rapidement, pour un versement en … 2024.

Comment faire valider par les syndicats la distribution d’une enveloppe de 35 millions d’euros, à une partie du personnel (BDDF, CDN, PRIV/Fra et quelques autres collègues), en fixant des conditions sur des critères d’avancement liées à un projet de fusion (dont ils ne sont pas à l’origine … et dont ils ne maîtrisent pas les moyens permettant de les atteindre) ? D’autant qu’on retrouve dans ces critères, les regroupements d’agences et les centres régionaux.

C’était tout l’enjeu de la réunion qui s’est tenue jeudi 10 Novembre, après la fin précipitée des négociations salariales, suivie de la publication des résultats du T3.   
          

Bien sûr, la direction met en avant qu’elle répond favorablement à une demande des syndicats en distribuant cette prime dans le cadre de la fusion (1000 euros maximum aux salariés concernés).              
Bien sûr, la direction met en avant qu’en versant une prime classique (fiscalisée et sur laquelle on paye des cotisations sociales), cette solution serait moins avantageuse qu’un versement sous forme de supplément d’intéressement (voire d’une PPV, déjà utilisée dans l’accord NAO).      
Bien sûr, elle est gênée par la distribution d’un supplément d’intéressement (car tous les salariés SG et CDN seraient concernés, qu’elle ne pourrait pas faire de tri … et encore moins lier le versement à « la réussite d’un projet – la fusion »). D’autant qu’il faudrait une validation par le conseil d’administration. Mais qui pourrait croire que le conseil d’administration ne validerait pas un consensus unanime des syndicats, dès lors qu’il est dans l’intérêt des salariés et dans l’enveloppe allouée ?

Bref, pendant trois heures, la direction a tenté de vendre sa solution innovante (le « supplément de projet » – cf projet ci-joint) qui lui permet de faire de la dentelle et de verser aux salariés directement impactés par la fusion un intéressement de projet à hauteur de 1.000 euros maximum.

Pour la CGT, nous avons mis en avant dès l’annonce du projet de fusion, il y a deux ans, qu’il nous paraissait indispensable de donner des signes clairs aux salariés concernés pour leur assurer qu’ils bénéficieront des moyens d’atteindre les ambitions fixées par le projet. Il fallait combler les chaises vides, staffer les équipes qui allaient être sollicitées commercialement, tout en montant en compétence sur des outils et de nouvelles procédures.      
Depuis, le contexte a changé. Les résultats de l’entreprise sont là. Et ils sont historiquement bons.
Et, il y a aussi une inflation haute et durable. Cela impose pour nous de s’orienter vers un dispositif, moins disruptif (mais plus juste et lisible), de distribution d’un supplément d’intéressement de 1000 euros pour tous les salariés.

Pour la direction, les « salariés non bénéficiaires des 1000 euros » («faiblement impactés par le projet de fusion, mais quand même solidaires des équipes fusionnées») pourront bénéficier des largesses du variable/bonus individuel.         
Bien sûr, d’après la direction, certaines équipes (notamment IT) pourraient bénéficier de «solutions spécifiques exceptionnelles», mais discrétionnaires (rien n’est garanti, ni dans le montant, ni dans le versement).
Les équipes centrales BDF fusionnées (COM, CPLE, RISQ, SEGL JUR) seraient elles concernées par le versement du supplément d’intéressement (cf liste dans le projet d’accord).

Une seconde réunion conclusive est prévue mercredi 16 novembre.

Au-delà du versement prévu en 2024, pour la CGT, il nous semble a priori dangereux pour l’avenir de cautionner un tel dispositif, qui ferait un précédent en  :

  • opposant les salariés du réseau et des centraux (par une mesure négociée avec les syndicats) ;
  • conditionnant le versement d’une prime à l’accomplissement d’un projet destructeur d’emploi, couteux socialement et dont les risques pèsent sur l'ensemble de l’entreprise.

A contrario, dans le contexte actuel, nous attendons de la direction qu’elle revoie sa copie et propose le versement d’un supplément d’intéressement pour tous les salariés.

Et vous ? Vous en pensez quoi ?