Une enquête interne du syndicat affirme que l'ancien secrétaire général n'est pas intervenu dans la commande des travaux de son appartement. L'entreprise signataire aurait surfacturé ses prestations.
L'ex-numéro un de la CGT, qui avait démissionné en janvier après des révélations sur l'onéreuse rénovation de son appartement de fonction, a été blanchi par l'enquête interne diligentée par le syndicat, a annoncé mardi 14 avril, son successeur Philippe Martinez.
Les travaux "ont été réalisés en dehors de la responsabilité du secrétaire général", qui n'a "notamment pas eu connaissance des devis" et "a découvert les travaux une fois ceux-ci achevés", a déclaré Philippe Martinez devant la direction élargie de la centrale.
Une facture en décalage avec "la réalité"
Il a en revanche indiqué que la facture des travaux était "en décalage par rapport à la réalité des prestations effectuées" et n'a pas exclu "un recours juridique" pour "recouvrir le trop payé".
Thierry Lepaon avait fini par démissionner en janvier, après une succession de révélations sur le montant des travaux dans son appartement de fonction, dans son bureau et sur une prime de départ qu'il avait touchée lorsqu'il avait quitté la CGT Normandie pour prendre la tête du syndicat.
Pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise, le syndicat a pris "des mesures correctrices", selon Philippe Martinez: "Au moins trois devis" seront désormais requis pour "les montants supérieurs à 5.000 euros", et diverses autorisations seront nécessaires pour les montants supérieurs à 10.000 euros.
"Plus de rigueur"
Par ailleurs, la CGT a "décidé de recruter" un "directeur administratif et financier" pour "travailler avec plus de rigueur".
Autre mea culpa: le syndicat a "individuellement et collectivement sous-estimé la gravité de la crise" qu'elle traversait, "ce qui nous a conduits à un manque de clarté et de réactivité", a estimé Philippe Martinez.
Le numéro un de la CGT a de nouveau regretté que "des documents pris en interne" aient été "diffusés à la presse, alimentant une campagne de presse sans précédent à l'encontre du premier dirigeant de la CGT et de son honneur".
(Avec AFP)