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La banque distribue des tablettes tactiles auprès de 90.000 collaborateurs. Une démarche «  plus complexe qu'elle n'y paraît  », juge Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des ressources et de l'innovation.

 

La Société Générale rêve d'une banque dans laquelle 90.000 collaborateurs se pencheront sur leurs tablettes tactiles pour réserver une salle de réunion au siège ou contacter le service informatique. Annoncé en septembre dernier par son PDG, Frédéric Oudéa, le programme « Digital For All » devient peu à peu réalité depuis février. « Ce programme, que nous avons lancé dans le cadre du 150e anniversaire de la banque, est très ambitieux, explique Frédéric Oudéa aux « Echos Business ». C'est aussi un lourd investissement, qui a pour but de susciter un choc dans les modes de travail. Avec leurs tablettes, nos collaborateurs vont voir ce que ça veut dire, la mobilité. »

La distribution de tablettes a débuté auprès de 1.000 « early adopters ». D'ici à septembre, la quasi-totalité des salariés français et environ 30.000 autres à l'international auront reçu la leur, pour une utilisation professionnelle et de loisir. En équipant ses salariés, la banque de La Défense entend les ouvrir à des pratiques numériques déjà bien comprises par une part de plus en plus importante de clients.

 

Une distribution complexe des tablettes à la Société Générale

« Techniquement, mais aussi en termes de logistique et de management, la distribution est plus complexe qu'elle n'y paraît », souligne Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des ressources et de l'innovation. Chargée de la transformation numérique de la Société Générale, elle estime qu'un tiers des 148.000 salariés du groupe sont déjà hyperconnectés. L'enjeu porte sur les autres. « Les premiers équipés, répartis partout dans le groupe, doivent devenir des ambassadeurs », relève la dirigeante.

La distribution proprement dite est confiée à des professionnels de la logistique externe. Sur tous les sites, hors agences, les collaborateurs viennent retirer leurs tablettes. Ils apprennent alors les rudiments de son utilisation. S'ils suivent la charte de bonne pratique qui leur est exposée à ce moment-là, tout dérapage de réputation en ligne, pour la banque comme pour eux-mêmes, devrait être évité.

 

Un pas vers le BYOD, des travaux pour le Wi-Fi

Techniquement, la DSI s'est engagée sur deux fronts. D'abord au niveau logiciel. Les informaticiens de la banque ont développé une vingtaine d'applications destinées aux collaborateurs, du mail à la consultation de vidéos internes en passant par l'annuaire ou le service de réservation de place en crèche. Trente autres devraient suivre prochainement mais les applications métiers proprement dites, celles utilisées par les conseillers en agence, ne sont pas prévues pour tout de suite. Pour connecter les tablettes, le wi-fi sera déployé dans tous les bâtiments de bureau. C'est le deuxième chantier de la DSI, avec des professionnels du bâtiment. A La Défense, les travaux se déroulent la nuit et le week-end aux étages de bureaux occupés la journée.

« Au plan informatique, nous sommes prêts pour le Bring Your Own Device (les salariés utilisent professionnellement leur propre matériel informatique) », estime également Françoise Mercadal-Delasalles. Pas sûr donc que la banque suive le rythme effréné de l'obsolescence de tels gadgets high-tech. La prochaine fois, les collaborateurs tombés accros devront sûrement s'équiper par eux-mêmes.

 

Un arbitrage financier pour preuve d'agilité

Aujourd'hui, le programme « Digital For All » coûte déjà cher à la banque. En tout cas suffisamment pour revenir en partie sur le programme de fusion des systèmes d'information des trois réseaux bancaires du groupe. « Il y a cinq ans, nous avons lancé un programme d'informatique lourde mais entre-temps est venue la révolution numérique : nous avons su être agiles dans cet arbitrage », se félicite Françoise Mercadal-Delasalles.

Souple en matière d'attribution des budgets, la banque se veut en revanche inflexible sur les mesures de sécurité. L'accès aux applications est protégé par un mot de passe modifié régulièrement, rassure la Société Générale. La protection de l'espace personnel de chaque salarié reste à leur discrétion.

 

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