LE MILLIARD !
Frédéric Oudéa a le sourire. Il est en effet heureux de pouvoir annoncer aux actionnaires le retour du dividende. Certes la BCE le contraint à limiter ce dernier à 0,55 euros par action mais il compte bien y ajouter un programme de rachat d’actions au moins équivalent à l’automne. Le tout pour près d’un milliard d’euros. Et pourtant les résultats sont négatifs ! Et c’est pour cela que notre directeur général nous promet la poursuite de la stratégie de réduction des coûts tous azimuts. Nous vous avons parlé récemment de l’accélération des délocalisations, qui sacrifient la qualité de service et les conditions de travail à quelques économies de façade. S’approchent également à grands pas les coupes sévères liées au rapprochement SG-CdN. Entre-temps, vous aurez le plaisir de découvrir bientôt la division par deux de l’enveloppe consacrée aux augmentations individuelles et de nouvelles coupes dans les enveloppes de variables (de -10% à -30% selon les services). Et comme il n’y a pas de petites économies, le choix de procéder à des rachats d’actions plutôt que de verser un dividende à l’automne permettrait à la direction de ne pas verser près de 15 millions d’euros de P+i supplémentaires. Ce sera un point à garder en mémoire lors de la négociation qui doit s’ouvrir bientôt sur le sujet …
CONTRASTÉ
En attendant, Frédéric Oudéa est heureux. Pourtant la stratégie des coupes répétées, dans les effectifs et les activités, suivie depuis des années ne produit pas les effets attendus. Alors que nos concurrents qui ont maintenu un mix d’activités diversifié engrangent de beaux bénéfices, la SG court après les profits. Mais la direction continue de distribuer des milliards de dividendes comme si de rien n’était. Il faut dire qu’à défaut de réaliser des bénéfices grâce au développement des activités, elle use et abuse de deux sources de numéraire : les plans d’économie au détriment des salariés et la vente à la découpe du Groupe. Les 600 millions attendus cette année grâce à Lyxor ne seront pas réinvestis, ils serviront à financer les largesses aux actionnaires. Dans ces conditions, il est plus que jamais urgent d’avoir des représentants CGT combatifs au Conseil d’Administration. Rendez-vous du 19 au 26 mars pour glisser vos bulletins dans les urnes !
NOUVELLES DU FRONT
Au moment même où les résultats étaient présentés, se déroulait la séance du CSE des Centraux qui examinait le plan de 724 suppressions de postes dans 7 BU et SU. Après la négociation qui aurait permis de traiter l’accompagnement social de cette nouvelle saignée des effectifs dans les centraux, le cabinet Sécafi venait présenter l’expertise menée sur ces réorganisations, leurs logiques et leurs conséquences en termes de charge de travail. « Ce n’est franchement pas sérieux ! » aura déclaré la CGT après 10 heures de réunion quasiment non stop. Et ce premier jour aura permis de ne «traiter» superficiellement que 2 entités (MARK et GBSU) ! Il en restait 5 autres à examiner lorsque les élus se sont connectés le lendemain … Qui peut croire que tout ceci est sérieux et au niveau exigé par une telle situation ? En tout cas pas la CGT, qui a déposé le jour-même, une requête au juge pour qu’il dénonce l’accord sur la mise en place du CSE des services centraux parisiens signé par tous les autres syndicats et qui permet ce genre de simulacre. Avec un CSE pour 20.000 salariés, une vingtaine de BU SU… et seulement une poignée d’élus, comment travailler sérieusement sur les conséquences pour chacune des activités concernées ? Comment éviter une surcharge de travail pour ceux qui restent ? Bref, autant de questions qui sont restées confinées.
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