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LA MESSE DU JEUDI NOIR
L’heure n’est pas à la polémique. L’exercice oratoire du Président était annoncé et attendu depuis quelques jours et son discours s’est voulu consensuel dans une période troublée, reconnaissant les mérites de la santé publique (martyrisée par les coupes budgétaires et dont tous les acteurs sont en grève depuis plus d’un an dans l’indifférence quasi-générale… jusqu’à présent). Il aura même salué les mérites de l’«Etat-Providence» qui nous permet de surmonter les différentes crises. Ces revirements sont les bienvenus après une année d’alertes, de manifestations ou de grèves. Il va falloir maintenant que les actes succèdent aux paroles et aux promesses d’un soir, et que cesse le matraquage de tous ceux qui ne font pas partie du cercle de courtisans qui entourent le Président. Ce sont en effet les gens ordinaires et notamment les salariés qui risquent encore de faire les frais des multiples restrictions qui ont frappé ces dernières années la santé publique, l’assurance chômage, les retraites, la protection sociale, etc.

CORONAVIRUS
En écho à l’allocution présidentielle, le message de Frédéric Oudéa - pourtant envoyé quelques heures plus tôt – aura finalement suscité moins de réactions que la suspension du télétravail dans les Centraux ou que le plan de continuité de l’activité qui se met progressivement en place. Il faut reconnaître qu’en telle période de crise, la communication peut rapidement être périmée.  La suspension du télétravail a d’abord monopolisé l’attention dans les Centraux et soulevé nombre de questions légitimes. Puis c’est la fermeture des établissements scolaires qui en a suscité de nouvelles. Des instructions par BU / SU, puis un nouveau mail adressé à tous vendredi après-midi tente de clarifier quelques points pour répondre simultanément à deux objectifs : préserver la santé des collègues, notamment les plus menacés par le virus, et maintenir l’activité. Si vous êtes fragilisés par des maladies chroniques ou respiratoires, vous restez chez vous et rémunérés. Votre manager gère votre travail à distance ou votre dispense d’activité. Les activités critiques seront sauvegardées et les gardes d’enfants gérées. Plus encore que l’utilisation de la «bande passante», c’est d’équiper rapidement les salariés en matériel portable qui pose problème. Les instructions pour garde d’enfants doivent encore être précisées pour tenir compte des instructions gouvernementales, mais il n’est pas question d’avoir un impact sur la rémunération (quel que soit l’âge de vos enfants). Au-delà de ces points urgents, nous avons demandé quelles actions menaient les banques pour faire face à la crise actuelle.

ET PENDANT CE TEMPS LA … suite
Dans tout ce brouhaha, les priorités de l’«avant crise» sont souvent reléguées au second plan. Les réunions se font à distance, les formations en présentiel sont suspendues. Il en est une que la direction entend maintenir pour l’instant : la consultation du conseil de surveillance qui gère les fonds des salariés actionnaires. Sous couvert de la loi Pacte et du Code monétaire, la direction entend bien faire voter jeudi un projet qui lui permet de garder la gouvernance du fonds E. Qui décidera des votes du Fonds E (celui des salariés, 1er actionnaire) notamment des résolutions aux AG ? Si la question n’est pas anecdotique, elle ne peut être traitée dans la précipitation.
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