La traditionnelle 1ère réunion de négociation sur les salaires se tenait à la SG juste le jour de l’annonce d’une augmentation à la BNP de 0,5% (plancher 250€) et d’une prime «Macron» de 450€.
Quelques jours auparavant, la direction nous avait fait parvenir les statistiques habituelles des évolutions sur 2019 (que vous pouvez retrouver sur notre site). Le directeur des relations sociales a ouvert cette réunion par l’examen de ces différents chiffres, avant d’écouter les demandes des organisations syndicales représentatives … et de proposer de se revoir le 13 novembre.
Les évolutions notables en 2019 :
Tout le monde avait en tête les plans de suppressions de postes qui touchent la quasi-totalité des secteurs, mais aussi les différents épisodes de l’an dernier. La direction avait «négocié» une baisse drastique des médailles du travail et des indemnités de fin de carrière en «échange» d’une prime de 1000€ et 250€ d’augmentation pour les salariés dont la RAGB était inférieure à 31.000€ (soit 6600 personnes).
Tandis qu’à la BNP l’ensemble des organisations syndicales appelait à la grève, le SNB avait refusé de faire de même à la SG. Divisé, le mouvement de grève pour éviter cette ponction de plusieurs milliers d’euros sur notre rémunération long terme et dénoncer ce marché de dupes n’a malheureusement pas suffi à empêcher la signature du SNB et de la CFTC.
Lors de la réunion, le directeur des relations sociales aura mis de côté ces épisodes pour se concentrer sur quelques «chiffres significatifs à ses yeux».
Le salaire moyen a augmenté sur 1 an de 2,3% quasiment exclusivement lié à des mesures individuelles. L’accord salarial obtenu dans les conditions décrites ci-dessus n’ayant pesé que pour 0,1% de l’évolution.
Le montant du variable moyen dans le réseau a augmenté de 13% (dont 7,9% pour les cadres et 23% pour les techniciens). Le montant médian est en hausse de 22%, signe à ses yeux d’une augmentation de la dispersion (Cela signifie en clair que la disparité dans la distribution des variables a fortement augmenté NDLR).
Le montant des bonus a atteint 158 millions d’euros en 2019 (- 2 millions sur un an, après une baisse de 10 millions l’an dernier !).
Pour la CGT :
« L’augmentation de la masse salariale n’est désormais due qu’à des mesures individuelles opaques et fortement discriminantes qui ne reconnaissent pas l’ampleur de l’effort collectif des dix dernières années »
. en terme de rémunération fixe : si la moyenne des salaires (48.519€) augmente sur 2 ans de 5,81%, l’augmentation est surtout sensible chez les hommes, cadres, au détriment des femmes (6,19% pour les hommes Vs 5.33% pour les femmes). L’augmentation salariale constatée crée donc de l’iniquité et de l’inégalité malgré les dispositifs des mesures affichées notamment en terme d’égalité Femme/Homme ;
. en terme de rémunération variable : ce sont près de 300 millions d’euros qui sont distribués selon des critères opaques et arbitraires (le plus souvent « à la tête des clients ») : 56,4 millions pour le réseau (+7% sur 2 ans), 79,6 pour les centraux (+8% sur 2 ans, hors GBIS) et 158 millions pour GBIS (-12 millions sur 2 ans). Ces montants en progression constante sur une longue période pèsent un poids tel qu’il est indispensable que des règles et des critères soient enfin mis noir sur blanc. Il est grand temps car, par exemple, un amphi récent dans les centraux aurait même fait ressurgir la fable «sans finalisation d’évaluations, pas de variable», en gros, le fameux «pas de bras, pas de chocolat» !
La projection pour l’avenir proche :
Le directeur de relations sociales a mis en avant l’ensemble des éléments susceptibles de nous freiner dans nos demandes d’augmentation des salaires : « Pas d’inflation (projection à 0,9%), le contexte difficile et plus particulièrement pour le secteur bancaire », blablabla, sans oublier la « gestion des charges – notamment l’épouvantail réglementaire - qui doit compenser les baisses de marges ».
Les syndicats ont protesté et quelques-uns ont été jusqu’à faire des demandes.
Pour la CGT, nous lui avons fait remarquer que l’accord BNP imposait quand même la SG à bien réfléchir à ses propositions dans un contexte où le marché du travail n’est pas obligatoirement favorable en interne. En clair, avoir des mesures salariales en 2019 serait un plus pour la direction qui cherche à maintenir l’engagement et développer l’attractivité.
Nous avons aussi souligné que «malgré les années très difficiles» l'augmentation de la masse salariale n'est désormais due qu'à des mesures individuelles opaques et fortement discriminantes qui ne reconnaissent pas l'ampleur de l'effort collectif des dix dernières années. Nous lui avons rappelé que la SG restait en décalage fortement défavorable sur l’intéressement participation et qu’en attendant la prochaine négociation sur le sujet (prévue en mai 2020), il fallait travailler une meilleure reconnaissance collective du travail effectué et des efforts dans l’ensemble des secteurs.
Ce n’est donc pas un supplément d’intéressement, à la main du Conseil d’administration, que nous demandons mais bel et bien un accord avec une mesure pérenne qui augmente significativement la part des salariés dans la répartition des profits, qui restent conséquents, alors que les actionnaires ont un niveau de dividende garanti, non seulement excessif, mais en outre handicapant pour le développement de la banque.
Il faut une mesure d’augmentation collective, qui corrigerait les effets négatifs d’une politique salariale hyper individualisée :
1.000€ de prime défiscalisée intégrée dans le salaire fixe l’année suivante.
La prochaine réunion du 13 novembre permettra d’entrer dans le vif du sujet et d’avoir la position de la direction sur les bases de négociations proposées. Nous avons aussi fait d’autres demandes qui seront aussi discutées le 13 novembre.
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