LE MERCATO
Finalement, il n’y aura pas de mercato externe à la SG. La solution retenue sera interne. Elle se veut «élargie», avec des "compétences internes reconnues par les équipes" et ayant « une bonne réputation». C’est l’occasion de saluer la démission de Bernardo Sanchez Incera qui devrait bénéficier d’indemnités de départ confortables et dont le portefeuille a été partagé entre Philippe Aymerich (ex DG crédit du nord) et Philippe Heim (Banque à l'international, services financiers et assurances). Séverin Cabannes reprend la supervision de GBIS. Il est remplacé par Diony Lebot (actuellement à la direction des risques). La présentation des résultats a aussi été l'occasion de communiquer sur les litiges en cours. La réaction des marchés et des analystes a été négative en raison également de l’absence de perspectives claires pour l’avenir. Mais la culture des résultats reste celle des actionnaires. La trajectoire espérée par les salariés n’est pas fongible avec cette logique financière court-termiste, surtout en période de fortes transformations. Ils paient un lourd tribut pour atteindre ces résultats, impactés des effets dont ils ne sont pas responsables. A l’heure où des investissements massifs (informatique, formation, etc) sont indispensables pour que l’entreprise se transforme au service des clients et dans l’intérêt des salariés, cela signifie nécessairement un ralentissement en termes de rentabilité. Pour ne pas alarmer les marchés, qui ne sont pas dupes, la direction parle du résultat sous-jacent, mais la vraie facture est présentée aux salariés. Ce sont pourtant les 1ers actionnaires de l’entreprise… et surtout sa vraie richesse !
TARNAC SUR SEINE
Après dix ans de mensonges et trois semaines de débats, la justice a innocenté Yildune Levy et Julien Coupat. Ces coupables idéaux pour une justice expéditive et une police forte ne sont plus accusés de rien, le groupe de Tarnac est une fiction, et, dixit la justice, il a été regroupé sous cette dénomination des personnes qui ne se connaissaient pas entre elles. Ce jugement est une leçon pour ceux qui pensent que certaines causes sont indéfendables, et que la justice est une perte de temps quand le coupable est déjà connu. Non seulement la frontière ne peut pas passer au milieu des suspects, sous peine de se déplacer rapidement du côté des honnêtes gens, mais il arrive que, comme disaient Dupond et Dupont, "pour une fois qu'on tient un coupable, il faut qu'il s'arrange pour être innocent". Trop souvent, dans les affaires de licenciement à la SG, la direction, forte de ses certitudes, s'arroge le droit de vie et de mort sociale sur certains salariés, au prétexte que l'évidence les désigne selon elle comme coupables. Certes, il ne peut être question d'excuser un quelconque comportement déviant et les responsables d'actes répréhensibles doivent être punis, quels qu'ils soient. Mais cela doit être fait à l'issue d'une procédure impeccablement menée, dans le respect des droits de tous, et non, comme ce fut encore le cas récemment, dans le cadre d’enquêtes bâclées par des exécuteurs n’ayant d’autre but que d’éliminer un coupable désigné d’avance. Mal informée et souvent mal intentionnée, la vindicte populaire n’est pas toujours bonne conseillère. Ce sera alors tout l'honneur d'une entreprise éthique de privilégier la recherche de la vérité sur l'opinion et sur l'évidence.