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CRIME OU CHÂTIMENT

Ce n’est pas la fin de l’histoire, puisque Jérôme Kerviel se pourvoit en cassation, mais on s’en approche. Pour le personnel du groupe, il est important que la justice ait tranché et conclu qu’il a agi seul, en première instance et en appel. Les salariés de la Société Générale ont été trop longtemps victimes de l’image d’une banque de spéculateurs irresponsables dont Kerviel aurait été un modèle. Qu’il ait sollicité « le pardon des salariés », mais en précisant « du réseau », est révélateur de son incapacité à admettre sa faute et à renoncer à son ex-statut de candidat au titre de trader star. Cette attitude ne l’a pas aidé à obtenir la clémence des juges. Reste qu’aujourd’hui, les scories de l’affaire Kerviel font figure d’épiphénomène en regard des dégâts causés par la politique de la Direction générale. Nous sommes plus préoccupés par ses projets.

ENGRENAGE DU DÉCLIN

Il y a une force qui subsiste dans la culture de la Société Générale, c’est la capacité de ses organisations syndicales à se rassembler sur l’essentiel quand son avenir est mis en danger. C’est précisément ce qui a conduit à la décision commune de s’opposer aux projets annoncés par le Directeur du réseau pour 2014 et 2015. Partie de ce qui apparaît de plus en plus comme une stratégie globale de réduction des coûts tous azimuts, ces projets engagent un volet de réductions des moyens humains dans les « back-offices » de BDDF, les PSC, et un volet de réduction du réseau de la banque par des fermetures d’agences. Un tract intersyndical va alerter le personnel et une pétition est lancée. Ce détricotage se met en place dans tous les secteurs et menace aujourd’hui l’intégrité du groupe. À l’instar d’OPER pour SGCIB, la réduction des moyens humains dans les PSC, projets de spécialisation et de fermeture de Paris Réaumur et Bercy, posent les mêmes problèmes de qualité de service, … et portent en gènes l’étape suivante d’externalisation des activités. On compatit aux efforts de Laurent Goutard qui s’est échiné à faire passer cette stratégie pour une stratégie cohérente de croissance à la sauterie de Deauville. Rupture, besoin de s’adapter aux évolutions de comportement des clients, d’adapter nos organisations et nos structures… Qu’en termes galants ces choses-là sont dites ! C’est sûr, c’est beaucoup moins vulgaire que de parler de fermetures d’agences et de PSC, noblesse oblige entre « top managers » à Deauville. L’appel intersyndical a pour titre « non à l’engrenage du déclin » !

ROMÉO EXISTE…

… je l’ai rencontré ! Cruelle vérité, les statistiques, remises au CE des centraux (s/intranet CGT), font nettement apparaître un pic de licenciements non disciplinaires correspondant presque exactement à notre chiffrage du nombre de salariés de SGCIB victimes de l’opération ROMÉO. Niée farouchement par la Direction, contre l’évidence des preuves dont nous disposons, l’opération consistait à éjecter un quota de salariés classés « en dessous des attentes » d’après une courbe de Gauss. Cette année, juré, pas de quota, les instructions ont été données pour la campagne d’évaluation qui commence. Autres chiffres 2012 révélateurs sur l’ambiance, on dénombre 383 démissions, 33 licenciements disciplinaires, 778 licenciements économiques (PSE) au 30/09.

 

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cgt434 appel kerviel