NÉGOS SALAIRES
Obligation de par la loi, la négociation annuelle des salaires va s’engager à la Société Générale le 22 octobre et devrait se terminer le 10 décembre. La première réunion se limite à la remise des statistiques et à recueillir les propositions des syndicats… un exercice de style purement formel tant la Direction générale s’assoie dessus ! C’est ainsi que cette dernière a fait adopter par le conseil d’administration, en catimini, une politique salariale 2012 extrêmement restrictive dont l’effet commence à se mesurer dans les tableaux statistiques. Outre l’absence totale de toute augmentation générale des salaires, l’une de ces décisions consiste à limiter les hausses individuelles une fois l’an, indépendamment des changements de postes, sauf quand vraiment une disposition des accords salariaux les y contraint, et encore ! L’impact des mesures individuelles sur la masse salariale, y compris la partie réservée à la suppression des écarts salariaux F/H, a chuté de 2,6% en 2011 à 1,8% en 2012 ! En clair, la saignée s’aggrave, emploi, salaire, tout y passe. Au fil des ans, pour que le salaire ne soit pas érodé par l’inflation, il est devenu indispensable d’être bénéficiaire d’une augmentation individuelle, ce ne serait même plus suffisant donc… d’une certaine manière ce pourrait être la martingale qui permet de contourner l’interdiction légale de faire baisser les salaires. L’autre question posée par cette politique qui n’a de sociale que le qualificatif, c’est qu’elle distille un sentiment fondé d’injustice : tandis que quelques-uns protègent leurs intérêts, les autres passent à la lessiveuse. Drôle d’esprit d’équipe quand le coach se protège du régime sec qu’il impose à tous. Dans ces cas-là, c’est à l’équipe de se ressaisir elle-même, c’est pourquoi la CGT a proposé aux autres organisations syndicales de faire le point le 22 après la négo, il est temps de prendre l’initiative.
LE PACTE DES LOUPS
Frédéric Oudéa va finalement recevoir les syndicats le 6 novembre à 11h, en gros une heure de son temps de Président si précieux. L’exercice ne sera pas simple, car il aura perdu un argument de poids : le risque de séparation de la banque de détail et de la BFI est désormais proche de zéro. Cela ne l’empêchera pas de nous dérouler son, couplet classique sur « l’environnement incertain » et le bien-fondé de sa stratégie de régression. La CGT n’ira pas pour entendre ses explications, on les connaît et on a compris : il y a une bande de loups au conseil d’administration, ils ont les yeux rivés sur le ROE et les dividendes et veulent nous imposer un pacte de leur cru, un pacte qui n’a plus rien de social. La « crise » a bon dos, ce qui est en jeu, c’est leur volonté de revenir au plus vite à des taux de rentabilité attendus par les marchés, quitte à faire payer l’addition au personnel tant ils ne restent plus que la réduction des coûts en guise de stratégie. Ces financiers n’ont rien de banquiers, ils mettent en danger l’avenir du groupe qu’ils prétendent diriger et défendre par des décisions à courte vue. Nos critiques du PSE de SGCIB étaient fondées, notre critique des projets « d’outsourcing » est fondée, notre critique des fermetures de PSC est fondée, notre critique de la stratégie de la banque de détail est fondée (et depuis longtemps !). Nous ne sommes pas de son « équipe », et avons quelque légitimité à le lui dire. C’est ce que nous ferons le 6, et ce sera pour Frédéric Oudéa la dernière chance de faire le choix du personnel.
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