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C’EST OUF !

Le feuilleton s’est donc terminé, provisoirement, par la désignation de Frédéric Oudéa à la responsabilité de Président en remplacement de Daniel Bouton. Il conserve ses fonctions de Directeur Général. Cette désignation est comprise à l’extérieur comme celle de « la continuité »… une interprétation que nous partageons, et qui écarte donc, pour le moment, les pires scenarii de mécano bancaire. Une de ses premières actions dans son nouveau rôle a été de rencontrer les représentants du personnel. L’après-midi même, il confirmait devant les élus du CCUES l’essentiel de ses choix stratégiques et la poursuite des projets engagés… tout en souhaitant que « nous soyons unis, solidaires, pour rester maîtres de notre destin ». Le lendemain matin, il recevait les représentants syndicaux nationaux pour commenter l’annonce des résultats du 1er trimestre. Grevé par de nouvelles dépréciations, le résultat est négatif de 278 millions d’euros, mais Frédéric Oudéa a souligné que le PNB du groupe est en progression de 16%, ce qui confirme sa solidité et sa capacité à résister à la période difficile qui devrait se prolonger jusqu’au dernier trimestre 2009. Il a fait part de sa détermination à contre-attaquer pour restaurer l’image de marque de la banque… tout en insistant sur le fait que sa dégradation se limite à l’opinion publique en France et sur un solde positif de 13000 comptes enregistré au 1er trimestre. La CGT lui a rappelé ses propos de la veille devant les élus. Il convient de restaurer l’image de marque, et pour cela, ce ne sera pas qu’une question de communication, c’est aussi un problème de relation clientèle… si on cherche à se refaire une santé sur le dos du client lambda, notre image ne va pas s’améliorer ! Quant à la solidarité qu’il appelle de ses vœux, elle se mérite. Nous verrons donc comment il entend traduire cette solidarité au quotidien. Il y a bien sur le respect de l’engagement pour l’emploi que nous lui avons demandé de prendre et qu’il a pris. Il y a aussi l’ouverture de la négociation sur le système de rémunérations au mois de juin. Mais, au-delà, il faut aussi que le ressenti de cette solidarité soit palpable par tous. En réponse, il a beaucoup insisté sur sa volonté de rupture et de renouveler le « management », en ouvrant « vers l’extérieur »… Il dit être conscient que cela fera grincer des dents ! Rupture peut-être lui avons-nous rétorqué, tout dépend de la rupture avec quoi. En effet, s’il s’agit d’abandonner quelques pratiques bien connues qui contribuent largement au malaise constaté aujourd’hui, ce sera un progrès que tout le monde attend. Les représentants syndicaux étaient unanimes pour demander à ce que ce message soit entendu. Frédéric Oudéa a conclu l’entretien en précisant que sa rémunération resterait inchangée et qu’il allait être le PDG le plus mal payé du CAC 40. Exprimant notre perplexité quant à la juste appréciation de ce que devrait être la rémunération « raisonnable d’un dirigeant », nous sommes cependant bien obligés de constater que cette rémunération, bien que plus faible que celles de ses confrères, lui assurera un train de vie confortable.

 

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