BÉMOL
Nous aurons donc appris, via une interview au journal La Tribune, que le nouveau DG entendait poursuivre « la stratégie d’indépendance de la banque », ce dont nous nous félicitons. Le bémol tient plus à l’unique engagement de « créer de la valeur pour tous » qu’il a mis en avant dans son message interne le 13… plus qu’une manie d’ex-directeur financier, puisqu’il s’est empressé de remanier la direction générale en ce sens en propulsant Mr Cost Cutter au rang de directeur général délégué. Séverin Cabannes, concepteur du « plan d’efficacité opérationnelle », est l’homme du milliard d’économies sur les coûts d’exploitation promis d’ici fin 2010 aux marchés, sur la base d’une estimation d’une rigueur scientifique très relative. Rappelons en outre que ledit milliard fut promis sans tenir compte des coûts inévitables d’un contrôle renforcé à SGCIB, ni de la promesse faite au plus fort de la crise devant le CCE par la DRH, Anne Marion Bouchacourt, de consulter les représentants du personnel à chaque étape et à tenir compte de nos observations. Si le nouvel homme fort et son délégué oublient les engagements passés de préservation de l’intégrité du groupe en généralisant le recours à la sous-traitance, ou par la filialisation voire la délocalisation, ils auront vite franchi la ligne qui remettra en mouvement cette fameuse « culture Société Générale », mais à l’encontre de leur politique cette fois-ci. Il est question que Daniel Bouton et Frédéric Oudéa rencontrent les élus du CCE le 21 en séance, ce sera pour la CGT l’occasion de leur rappeler qu’il n’y pas que « le plan de marche présenté aux actionnaires » qui constitue « la ligne de référence », disons qu’il y a aussi « le pacte social » et qu’il n’est pas bon de le briser.
22 POUR NOS RETRAITES
Tout le monde aura compris qu’il ne sortira rien de bon des projets du gouvernement en matière de retraite si la journée du 22 mai n’est pas réussie. Avec un taux de remplacement qui dégringole, ceux qui partent aujourd’hui de la Société Générale reçoivent à peine plus de 55% de leur dernier salaire d’activité, et la chute va se poursuivre avec l’allongement de la durée de cotisation. Cette tendance va augmenter le nombre de retraités « smicards » et le gouvernement compte là-dessus pour pousser les gens à travailler plus longtemps, la « surcote » ne servant qu’à obtenir un niveau de retraite décent. Certes l’équilibre des régimes de retraite doit être assuré, mais encore faudrait-il que tout le monde y contribue, ce qui n’est pas le cas. Le patronat campe sur son refus, et les pouvoirs publics ne font rien pour répartir justement l’effort… c’est pourquoi la CGT appelle le personnel de la Société Générale à participer aux manifestations qui sont organisées le 22. En parlant d’équité, on soulignera que ces messieurs appliquent le grand principe « fais ce que je dis, dis pas ce que je fais » puisque « le régime surcomplémentaire de retraite des cadres de direction » de la Société Générale leur permet d’obtenir une pension globale de 70% de leur dernière rémunération à 60 ans, le complément étant à la charge de l’entreprise… eux ne seront donc pas à la manif jeudi prochain !
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