T’AS L’RIMMEL QUI FOUT LE CAMP
L’Agora des tours Société Générale de la Défense impressionne toujours le visiteur. Derrière le comptoir de marbre de l’immense verrière, les hôtesses en uniforme rouge et noir officient pour l’accueillir… Les habitués ont bien remarqué que depuis 1995, elles changent souvent, sans trop savoir pourquoi. Il a fallu que la CGT impose une protection contre le froid qui avait été « oubliée » par l’architecte, mais ce n’est pas la cause de cette valse. Les hôtesses sont salariées de ces entreprises non bancaires, « prestataires », dont le contrat est régulièrement remis en cause. La nouvelle direction des achats a commencé sa brillante action de « cost killer » par là, il y a 2 ans une nouvelle société a emporté le marché, et pas n’importe laquelle, City One. Créée en 98, la « petite société » a rapidement grandit en tirant le maximum de profit de ses salariés, quitte à s’asseoir sur leurs droits et à leur imposer des conditions de travail d’un autre âge, ou à utiliser la peur comme un instrument de gestion du personnel. City One compte aujourd’hui 400 salariés répartis dans une multitude de petites sociétés pour éviter notamment de respecter les contraintes imposées aux entreprises de plus de 300. Celle qui fournit la main d’œuvre, c’est le terme qui convient, à la Société Générale dont elle détient l’exclusivité du marché, s’appelle City One Accueil. Démissions, sanctions et licenciements y sont chose courante, au point que 22 procédures prud’homales ont été engagées à son encontre. Il y est coutume de « faire des heures » et des « remplacements », car les mauvaises conditions de travail génèrent de nombreuses absences. Il arrive souvent que le rimmel des hôtesses foute le camp, mais pas comme dans la chanson. On est loin de la « qualité irréprochable du service au client » proclamée par la direction de City One, dont la PDG, Sophie Pécriaux, est membre du Syndicat Patronal des entreprises d’accueil. L’irruption de la CGT dans ce petit monde où n’existent ni délégués du personnel, ni comité d’entreprise, a donc fortement dérangé… et la première réaction à la désignation d’une déléguée syndicale a été de … la contester ! Il faut dire qu’il est plus difficile aujourd’hui d’interdire aux hôtesses de prendre leur pause, de ne donner une réponse à leurs demandes de congés qu’à la dernière limite, et de leur refuser le droit de s’absenter de leur siège pour aller aux toilettes pendant les 7 heures de leur vacation ! La CGT a également demandé à la DRH de faire respecter l’engagement de Daniel Bouton, et d’obliger City One à respecter ses salariés… un engagement qu’il est bien difficile de faire cohabiter avec les cost killers et pour lequel il est grand temps d’en tirer toutes les conséquences.
REGRETS
Avec plus de 86% de votes favorables, le vote des adhérents de la Mutuelle a approuvé l’accord signé par la CGT, la CFDT, la CFTC et FO. Ce résultat dépasse notre objectif de 75% des suffrages, raillé il y a peu par le SNB. Il y aurait donc 86% de benêts embrouillés par la Direction ? Ses regrets ne vont pas jusqu’à s’interroger sur la légitimité d’une organisation qui proclame si souvent sa place de 1er… ni à procéder à un véritable aggiornamento. Comment croire à sa volonté de respecter la démocratie en claironnant qu’il aura finalement raison, et pourquoi tenter de retarder l’amélioration des prestations au 1er janvier au lendemain même du vote ?
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