LES NOUVELLES DU FRONT
Entre 30 et 35% de grévistes selon les endroits, la grève du 10 mars devrait faire réfléchir la direction générale sur les motifs de ce mécontentement. Caractéristique remarquable du mouvement, il a touché plusieurs générations. Dans les PSC, la grève a sonné comme un avertissement pour la commission de suivi du lendemain, mais les jeunes dans les CRCM et dans les DEC ont aussi participé, montrant ainsi que le malaise touche les commerciaux. Encore une fois, le gouvernement et le patronat se sont empressés d’afficher leur fermeté, mais derrière les coups de boutoir, le mur se lézarde. Jean-Louis Borloo, chargé de mission, a été dépêché… Côté Société Générale, la direction tenait ce vendredi une commission de suivi 4D pour tenter de calmer la colère, et l’après-midi signait dans la foulée l’avenant au plan d’épargne qui évitera que le redressement fiscal n’impute la participation sur l’abondement de l‘intéressement (précision importante). Tout cela constitue cependant une maigre consolation, insuffisante pour répondre à l’attente du personnel. C’est clair, après l’annonce de tels résultats, après l’annonce de la distribution de 1 milliard 470 millions d’euros aux actionnaires, on se dit dans les chaumières qu’on n’a pas de raison de se résigner à subir les restructurations dans de telles conditions, et pas de raison non plus de subir les vaches maigres : il faudra plus qu’un cautère sur une jambe de bois pour calmer cette colère.
Y-A-T-IL UN PILOTE ?
Comme en écho à la grève de la veille, la commission exceptionnelle de suivi 4D se réunissait le 11 mars pour faire suite à la lettre des 5 syndicats de la Société Générale. Accompagné du DRH Bernard de Talancé, le nouveau Directeur de DIST, Jean François Sammarcelli, est venu pour la première fois rencontrer les représentants syndicaux. L’occasion était unique pour répondre aux griefs syndicaux, il semble qu’elle ait été ratée… sauf si la séance de rattrapage convoquée pour lundi 14 après-midi changeait la donne. Aux syndicats qui exigent le respect de l’accord et des réponses aux questions sans réponse sur l’après 2008… le nouveau patron de DIST n’a su que promettre une nouvelle fois le respect de l’accord… c’est la moindre des choses, mais il n’a pas apporté de réponse claire et satisfaisante sur l’essentiel : traduire dans les faits le droit de chaque agent à conserver un emploi sur place s’il le souhaite, y compris au-delà de 2008. Premier dérapage, il a cru nous rassurer en affirmant que les salariés qui refusent de suivre le transfert de leur activité pourront rester jusqu’à fin 2008, et qu’il ne leur arriverait rien !!! Bingo, on ne pouvait mieux illustrer la duplicité du discours, il se trouve que l’accord lui-même ne fixe pas d’échéance et que ce droit n’est pas limité à 2008. Quant au DRH, Bernard de Talancé, c’est à se demander ce qu’il fait là ; depuis 2 ans et demi, nous lui disons que les CRH n’appliquent pas l’accord correctement… lui aussi a juré que cela allait changer, tout en précisant qu’il n’était pas leur patron ! Voilà qui ne suffira pas à répondre aux attentes syndicales qui veulent désormais une négociation et des réponses claires. De ce point de vue, l’avertissement donné la veille par les grévistes doit être entendu, particulièrement des tenants du passage en force qui ont allumé la mèche !