« LA PRIME », LA REDIF.
La négociation des salaires le 5 janvier s’est déroulée selon un scénario cousu de fil blanc, dont le résultat est connu désormais de tous : une prime de 23% de la mensualité, avec un plancher de 350 euros. On se souvient que l’accord 2004 avait conclu sur une augmentation des rémunérations de base de 350 euros et une prime de 17% avec un plancher de 150 euros. Le SNB avait beaucoup critiqué à ce moment-là la signature par les 4 autres organisations syndicales d’un accord qu’il qualifiait de « discriminatoire ». Fort heureusement, tous les salariés qui ont un salaire mensuel inférieur à 3076 euros conserveront l’augmentation acquise l’an dernier, car cette année, ce ne sera pas le même film ! En effet, pour que vous touchiez l’équivalent en 2005, il faut que votre salaire mensuel dépasse 2174 euros…autrement dit, tous les salaires inférieurs vont toucher moins qu’en 2004… La CGT pouvait bien remettre à sa place « l’effort significatif de la direction rendu possible par les bons résultats » aux dires du négociateur envoyé au charbon par le PDG et son DRH… un effort très relatif, 18 millions, comparé aux énormes moyens consacrés au paiement des primes à la tête du client que sont les bonus et la part variable, 350 millions ; un effort déjà financé par le personnel lui-même par la baisse de l’intéressement versé en 2004, - 28 millions, et qui consacre encore une perte du pouvoir d’achat au regard de l’inflation ; sans compter la reprise de la main gauche des concessions faites pour financer les mutations consécutives à 4D dans le réseau ! Rejoignant en séance la demande du SNB qui promettait sa signature si la prime passait de 20 à 25%, le représentant de la CFTC l’a qualifié de « base de travail intéressante » ! La cause était dès lors entendue, même si CFDT et FO continuaient comme la CGT à réclamer une mesure pérenne significative. Il n’a fallu que les 3 petits tours d’une suspension de séance pour que Philippe PERAIN en costume cousu de fil blanc revienne avec ses 23%… inquiet quand même d’un risque d’exercice du droit d’opposition, tant il semble qu’une seule signature ne suffise plus pour signer des accords minoritaires. Après avoir signé avec nous en 2004 parce que l’augmentation était uniforme et pérenne, la CFTC signera-t-elle avec le SNB pour une prime non pérenne et non uniforme ? Bien qu’officiellement personne n’ait pris position le 5, la fin de la redif. est connue. Le dernier épisode, « la signature », est fixé au 14 janvier.
EGOÏSTES ?
L’élan de solidarité avec l’Asie du Sud serait, selon les médias, historiquement le plus grand, et traduirait une sorte de bon côté de la mondialisation. Toutefois, le Secrétaire Général de l’ONU réclamait hier que les promesses soient honorées et qu’un milliard soit versé tout de suite. On relèvera aussi que la référence obligée à la tragédie des vœux de la présidence ou de ceux du patron de SGCIB se félicitent d’abord des résultats, « le ROE le plus élevé de l’industrie mondiale de la banque » nous dit J.P. Mustier. Daniel Bouton qui conclut sur un appel à « briser les égoïsmes » parle en orfèvre : les bonus distribués à la SG en 2004 dépassent le niveau de l’aide annoncée par les Etats-Unis, voilà qui devrait le faire réfléchir sur les égoïsmes de l’industrie du fric dans ce bas monde.