PROVOCATION POSITIVE
La publication du rapport de l’expert mettant en évidence l’énorme pression quotidienne pesant sur le personnel du réseau sera peut-être à l’origine de mesures positives, mais le chemin sera long. Présenté à la direction en séance du comité central d’entreprise le 26 février, le rapport a suscité les inévitables contestations de sa légitimité de la part de la direction. Daniel Bouton, venu présenter la marche de l’entreprise a répondu à la CGT qui l’interpellait : cette enquête a-t-elle une valeur réelle ? Un peu osé comme question de la part d’une direction qui a fait tout ce qu’elle a pu pour empêcher que cette enquête n’aille à son terme, allant jusqu’à interdire à l’expert de rencontrer les salariés à l’intérieur des agences. Plus tard, le nouveau DRH, Bernard De Talancé, a poursuivi sur le thème du caractère excessif du rapport d’enquête amalgamant allègrement les opinions du " psychosociologue " auteur de l’enquête, et l’exposé des faits par les salariés interrogés, qui sont rIgoureusement authentiques. C’était oublier que son prédécesseur avait refusé toute participation ... pressentant évidemment ce que mettrait l’enquête en lumière. En effet, si le stress n’a fait que s’aggraver au travail ces dernières années, cela ne doit pas apparaître, quitte à serrer les boulons. La tentative des médecins du travail de la SG de mener une enquête sur ce sujet il y a quelques années avait été promptement étouffée par l’ex-directeur des relations sociales. Il existe donc une sorte de chape que ce rapport a le mérite de faire exploser... il n’y a eu que le directeur du réseau, Jean Jacques Ogier, pour continuer à s’accrocher. Bien obligé d’admettre que cette pression entraîne des dérapages, comme par exemple avec l’épisode des ventes forcées de produits aux clients dans le groupe de Chartres, notre directeur n’y a vu que des ventes " toniques " ! C’est de toutes façons un combat d’arrière-garde. L’obsession de faire grimper le ROE du réseau se heurte désormais à la fois à la qualité du service offert à la clientèle, et à la qualité nécessaire de la vie au travail qui va avec .... et rien ne sert de le nier. Fort heureusement, ce jusqu’au-boutisme n’a pas été suivi par le DRH qui, tout en qualifiant l’enquête de " provocation positive ", a ouvert la porte en admettant qu’il y avait peut-être un problème et qu’il acceptait d’en discuter. Il va falloir maintenant, au-delà du constat, débattre des mesures à prendre et trouver des solutions : cela risque d’être long, mais nous n’avons pas l’intention de lâcher prise.
FILLONNERIE
A quelques encablures de la manifestation du 1er février, la discussion sur la réforme des retraites est entrée dans sa phase active. Erigée en art de la communication, l’ambiguïté est devenue la règle. Le ministre du travail entretient la confusion, il consulte... mais ne négocie pas. Il se prononce pour un alignement des durées de cotisations – sachant bien que dans le secteur privé, on apprécie très modérément de cotiser 40 ans contre 37,5 dans le public – mais passe rapidement sur le maintien du dispositif Balladur, qui provoquera une forte détérioration des retraites versées dans le privé dans les prochaines années. Il faut dire que notre ministre avait cru entendre que les manifestants lui réclamaient une réforme rapide de notre système de retraites !
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