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ON R'MET CA ?

La grève du 2 janvier a été particulièrement bien suivie à la Société Générale où la Direction affiche officiellement 20% de grévistes, ce qui, congés, malades et autres déduits, confirme l'estimation syndicale de 40%, plus proche du chiffre de radio couloir DRH. De nombreux groupes ont été fortement en grève dans toute la France, du nord comme à Lille MNE 50%, Valenciennes 50%, au sud, Marseille Prado 65%, Canebière 55% dont l'agence mère a fermé, Perpignan 63%, Béziers 70% et tous les bureaux fermés… en passant à l'ouest à Rennes 50%, Nantes centre et agences 50% etc… La direction avoue avoir fermé plus de 600 agences, et dans le réseau, tout le monde sait comment elle a ouvert les autres, quitte à recourir à des contrats d'alternance laissés seuls comme dans le groupe de Rennes qui a fermé 10 agences sur 25. La fureur du patron local, qui a accusé les grévistes de désertion, illustre le débat. Ereintés par les média, le ministre, les grévistes, bien que quantité négligeable selon ces derniers, déchaînent la foudre. L'histoire dira plus tard qui des grévistes ou des autres défendaient le mieux son métier. Avant le 2 janvier, rien ne justifiait de se battre pour cause d'euro, après le 2, rien ne justifie de continuer à se battre pour cause d'échec proclamé. Malgré tout ce battage, les fédérations ont annoncé la couleur, en tenant compte de la volonté des grévistes favorables à de nouvelles étapes d'actions rapides mais pas à la poursuite immédiate. Ce qui importe maintenant, ce sont les prochaines échéances, le 8 janvier à l'AFB, le 11 et le 15 à la Société Générale. Le mécontentement exprimé doit être entendu, sinon, il ne faudra pas s'étonner que l'action reprenne.

DANIEL LA TCHACHE

Interviewé par Jean Pierre Elkabbach le jour même de la grève du 2 janvier, Daniel Bouton a pu se livrer sans le moindre contradicteur a son exercice favori, l'auto-satisfaction. On en oublierait presque que c'est à la Société Générale que la grève était la mieux suivie ce jour-là ! Prudent concernant les commentaires de la grève elle-même, il a laissé le soin à son interlocuteur de mener la charge sur la "bataille d'arrière garde du syndicalisme à la française" qui donne une mauvaise image des banques… tout en répondant genre fine bouche, ne vous inquiétez pas, ils ne sont plus très nombreux et cela évolue dans le bon sens. Certes, le propos est moins guerrier et moins lourdingue que celui d'Elkabbach dont les gros sabots doivent désormais se contenter d'Europe 1, mais il fleure bon quand même le vieux parfum de la clique du MEDEF qui tente de parer des vertus du modernisme les antiquités du patronat à la française, qui régulièrement assassine les syndicats… plutôt que de négocier avec. Quant à dire dans quel sens va l'évolution observée par notre président, cela reste à apprécier. Sur ce point "Daniel la tchache" ressemble à ses modèles libéraux, Margaret (Thatcher) ou Alain (Juppé), qui ont bien pris leurs désirs pour des réalités. En exigeant des services publics français qu'ils soient les champions d'Europe de la compétitivité, on voit qu'il prend l'avion et pas le train pour aller à Londres. Daniel découvre ses espoirs et ses penchants pour les prochaines échéances électorales…. Ce n'est finalement qu'un militant, comme les autres.

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