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LES NOUVELLES DU FRONT

1200 délégués, tous syndicats confondus, venus de toute la France et de toutes les banques, réunis à Paris le 9 novembre, c’est une première ! Le débat fut animé, comme il est de tradition dans les réunions syndicales, mais chacun était d’accord sur la conclusion : la manifestation nationale du 30 novembre sera un succès, prélude à une probable grève reconductible devant les blocages persistants de l’AFB. C’est bien son problème d’ailleurs, à l’AFB, qui continue de croire que ce sont des gesticulations qu’il suffit de gérer. Le fossé est pourtant encore une large fracture béante. La veille de la réunion des militants se tenait la commission paritaire. De Massy a, une fois de plus, noté les propositions syndicales et répondu, une fois de plus, par des faux-semblants. C’est significatif à propos du caractère suspensif des recours disciplinaires. Sur ce point, l’AFB a cédé, en le rétablissant, mais la commission de recours interne qui doit examiner le recours serait facultative et serait loin de disposer des moyens du conseil de discipline ! Les articles sur le système salarial ont été abordés. Au lieu de répondre aux propositions syndicales, De Massy a évoqué une sorte d’usine à gaz qui ne modifierait en rien l’individualisation totale des salaires… mais qui lierait leur évolution aux résultats, à la concurrence européenne et mondiale, à la situation du pays, toutes sortes de critères déjà invoqués pour refuser les augmentations collectives alors que 20% de la masse salariale est déjà liée aux résultats. Les fédérations ont ensuite unanimement rejeté la diminution des avantages sociaux, que l’AFB reconnaît, mais justifie sans rire par la sauvegarde des emplois futurs ! Et il y a l’article 48 du projet AFB qui conduit en fait à ce que la couverture de branche réduite, notamment en matière de maternité et de maladie, puisse être complétée dans l’entreprise par une couverture complémentaire financée par des cotisations. Autrement dit, pour maintenir un niveau équivalent à celui d’aujourd’hui, le patronat nous autorise généreusement à nous le payer ! Au rythme où vont ces " avancées de la négociation ", il serait donc bien surprenant que le conflit généralisé soit évité.

LES DENTS QUI POUSSENT

Les orientations annoncées aux délégués syndicaux nationaux puis au conseil d’administration laissent entrevoir l’énorme pression exercée après la fin de la bataille boursière de la part d’appétits financiers aiguisés. Comment expliquer autrement la réaction agacée de Bouton à notre demande de remboursement de la retenue du 22 avril… adieu Berthe… tout autant que la décision de faire fonctionner INFI et PAEN en " quasi filiales " ? Bien sûr, Bouton a confirmé la mise en place de partenariats techniques et de partenariats structurants, qu’il appelle fiançailles. Il l’avait déjà dit le 19 août. Il a aussi confirmé les discussions en cours, mais en refusant la précipitation. Il n’en reste pas moins qu’il lui faut gérer la soif de dividendes et de ROE des actionnaires dans une entreprise qui vient de démontrer qu’elle savait défendre son unité avec combativité, d’où la prudence des orientations annoncées. Faire fonctionner INFI et PAEN en " quasi filiales ", c’est surtout l’échec du camp des partisans de la filialisation immédiate dont on murmurait qu’il l’avait d’ores et déjà emporté ! Auprès des délégués syndicaux, Bouton a insisté sur le maintien des règles communes et du statut. Peut-être que le maintien du statu quo sur la représentation des salariés au conseil d’administration reflète aussi cette contradiction ? On n’a pas fini de mesurer les conséquences de l’OPE ! Il y a quelques mois, il n’y avait pas photo entre le ROE et l’intérêt des salariés… Aujourd’hui, c’est un indéniable progrès d’entendre le président demander au DRH d’améliorer sa proposition dans la négociation salariale. Il y a en effet à faire, en nous proposant 0,4% d’augmentation des salaires en janvier et une prime de 8% d’une mensualité avec un minimum de 800 Frs, nous aussi, on a les dents qui poussent !

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