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HORS-LA-LOI ABSOLUE

Le Rédac   Chef des Echos se félicitait du départ d'Oskar Lafontaine, coupable d'avoir   contesté "la loi absolue"... c'est-à-dire la loi des marchés, tout   en relevant que l'Europe, entendez les institutions bruxelloises, avaient joué   dans l'affaire leur rôle de garde-fou. On ne saurait mieux décrire l'énorme   pression qui tente de pousser toute l'Europe à se plier à la loi des marchés,   ou plutôt aux standards du libéralisme anglo-saxon, au point de pousser vers   la sortie un ministre des finances. L'OPE lancée par la BNP sur la Société Générale   relève de la même pression. Alors que les marchés financiers réclament une restructuration   sauvage sur le mode libéral de la banque de détail en France, l'OPE du président   de la BNP est saluée par les analystes comme répondant précisément à cette exigence.   Il ne s'agit pas de construire  un acteur puissant capable de soutenir l'économie   nationale, il s'agit dans ce projet de satisfaire les appétits des investisseurs   étrangers... et, si d'aventure il réussissait, les déclarations rassurantes   de M. Pébereau ne pèseraient pas lourds lorsque les représentants des fonds   de pensions taperaient du poing sur la table. Voilà pourquoi la décision ne   viendra pas des actionnaires, contrairement à ce que les adeptes de cette nouvelle   religion disent, mais plutôt des salariés. La déclaration des 5 syndicats de   la Société Générale a clairement situé l'enjeu, maintenant il faut que la pétition   aille au-delà des 20000 signatures. Ainsi les marchés seront prévenus de ce   qu'il adviendrait d'un passage en force, à l'américaine, et de la réaction que   nous saurons construire. C'est le meilleur moyen de faire échec au projet...   au delà même, la mobilisation du personnel de la Société Générale est capable   de mettre un coup d'arrêt, aussi bien en France qu'en Europe, aux projets des   prédateurs divers. La guerre n'est pas entre les salariés de la BNP et ceux   de la Société Générale, la défense de nos emplois passe par l'échec de l'OPE   ; mais une fois cette étape franchie, il faudra encore définir quel sera l'avenir   du secteur bancaire en France... Une question sur laquelle les pouvoirs publics   feraient bien de s'activer au lieu de compter les points ! Les 5 syndicats de   la Générale ont écrit à DSK pour lui demander ce qu'il compte faire en dehors   de la privatisation du Crédit Lyonnais. C'est aussi ce que nous allons demander   à notre pédégé qui va recevoir les représentants syndicaux lundi matin. Une   chose est sûre, rien ne sera plus comme avant et il faudra tirer les leçons   de cette affaire : les intérêts mercantiles ne doivent pas prévaloir sur l'intérêt   général... Daniel Bouton devra s'en souvenir lorsque nous reparlerons   SG-Paribas, convention collective etc ...

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