La Banque centrale européenne (BCE) serait-elle prête à lâcher du leste pour faciliter les consolidations dans le secteur ? En tout cas, le président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, Andrea Enria, a affirmé à deux reprises cette semaine qu'il était prêt à lever un certain nombre d'obstacles en faveur d'une telle évolution.
Jeudi, il s'est ainsi dit « ouvert à la possibilité de faciliter l'octroi d'exonérations transfrontalières sur la liquidité au niveau individuel, dans la mesure du possible dans le cadre législatif actuel ». Un peu plus tôt cette semaine, Andrea Enria a également promis de donner aux banques davantage d'informations sur le fonctionnement du superviseur lorsque celui-ci analyse une transaction dans le secteur. Un message directement adressé à ceux qui accusent le régulateur d'être trop exigeant en matière de fonds propres, décourageant toute velléité de fusion. La situation est en effet complexe pour les professionnels : d'un côté, la BCE encourage les banques à fusionner afin de minimiser l'impact des taux bas sur leur bilan et leur rentabilité ; de l'autre, le cadre réglementaire reste prohibitif. « Si on grandit, les exigences en fonds propres augmentent. Donc, en l'état, créer de la valeur par une acquisition, est impossible », expliquait encore récemment aux « Echos » un grand banquier français.
Concurrence des banques américaines
Malgré cela, plusieurs géants du secteur n'excluent plus d'en arriver là, notamment du fait de la forte concurrence des banques américaines. « C'est un problème, avec le temps, que nous aurons besoin de résoudre - et la consolidation est une réponse à cela », a déclaré, jeudi, James von Moltke, directeur financier de Deutsche Bank, qui a enregistré une cinquième année de suite dans le rouge.
Début janvier, c'était Frédéric Oudéa, le patron de Société Générale, qui affichait son ambition en la matière, affirmant vouloir « saisir les opportunités qui peuvent se présenter ». « Ce serait la suite logique dans le cas de la finalisation d'une union bancaire, il y aura très peu de combinaisons possibles », a-t-il prévenu.
Début janvier, le patron de Société Générale affichait son ambition en matière de consolidation.
GabrielNedelec