La direction rigole, les salariés payent - 23 Septembre 2022 |
Demandée par la CGT bien avant l’été (cf "Impacts de l’inflation pour les salariés" mars 2022), l’ouverture anticipée de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) sur les salaires s’est enfin ouverte ce matin. Pour la première fois, ses résultats s’appliqueront également aux actuels salariés des différentes entités du Crédit du Nord qui seront intégrés aux effectifs de SGPM à compter du 1er janvier 2023. Comme chaque année, elle s’est ouverte par l’examen des statistiques sur les rémunérations (document que vous pouvez retrouver sur le site www.cgtsocgen.com en suivant ce lien). Il y a quelques points intéressants à relever. Tout d’abord que la mesurette acceptée l’année dernière par les autres organisations syndicales a représenté en moyenne une augmentation mensuelle de 22 euros (avant impôts) pour les salariés concernés. Pas vraiment de quoi faire des folies, ni même de payer le surcoût sur la facture EDF. Cette mesurette a ajouté 6,7 millions d'euros à la masse salariale du Groupe, à mettre en rapport avec les 42 millions d’économisés à cause des suppressions de postes. Bref, un accord NAO au bénéfice de la direction, pas des salariés. Ce sont d’ailleurs plus de 300 millions d’euros qui ont ainsi été économisés depuis 2017 sur le dos des salariés de RBDF, et ils ne contribuent significativement aux excellents résultats financiers du groupe SG dernièrement (5,6 milliards d’euros de bénéfices en 2022, un excellent 1er semestre 2022). Donc tout va bien ? Et bien non. Le directeur des relations sociales est là pour casser un peu l’ambiance : « Il n’y a pas de marge », dit-il. Et ensuite d’énumérer toutes les calamités qui s’abattent sur nous : l’inflation, Bruno Le Maire qui empêche les banques d’augmenter les commissions, les régulateurs qui veulent toujours plus de fonds propres (on a déjà 300bps d’avance sur les niveaux obligatoires…), les taux qui montent trop vite après avoir été trop bas, le coût du risque qui peut remonter, la crise économique latente en Europe, le Covid en Chine, la guerre en Ukraine, la blessure de Paul Pogba ou celle de Teddy Riner, la pénurie de moutarde, etc. Bref, les temps sont durs. Comme tous les ans en période de NAO. Nous allons finir par croire que cela porte la poisse de parler de revalorisation salariale avec la direction. Toutefois, la direction ne peut être totalement aveugle et sourde aux ravages de l’inflation sur votre pouvoir d’achat. Elle promet de tenir compte du contexte lorsqu’elle formulera une proposition d’accord lors de la prochaine réunion de négociations. Mais d’abord elle avance que votre rémunération annuelle fixe moyenne (RAGB) aurait régulièrement évoluée plus que l’inflation jusqu’à l’année dernière et que le choc actuel ne ferait qu’entamer la moitié des gains des 5 dernières années. Si votre RAGB n’est pas supérieure de 14% (taux d’inflation harmonisé - IPCH) à ce qu’elle était fin 2017 alors vous êtes perdants. Et puis si la direction dit « être ouverte » à des mesures pour corriger le choc de court terme, l’équilibre pluriannuel et la prudence restent de mise. Du côté des salaires uniquement. En lisant entre les lignes, l’impression est que le directeur des relations sociales essaie de préparer le terrain pour une forme ou une autre de prime ponctuelle à portée limitée et bien entendu non intégrée dans la RAGB. Il est hors de question d’accepter cela Les revendications de la CGT sont claires : - Les éléments ponctuels sont évidemment les bienvenus (prime de pouvoir d’achat, supplément d’intéressement, etc.), d’autant plus que les motifs de mécontentement sont légion parmi les salariés depuis la dégradation des conditions de travail ou les modifications arbitraires d’horaires jusqu’aux bouleversements liés à la fusion des réseaux SG et CdN. Il ne s’agit pas de faire un catalogue de revendications pour ensuite signer un accord de NAO au rabais. Ce n’est pas notre style à la CGT. C’est pourquoi nous commençons dès maintenant la mobilisation des salariés pour bien faire comprendre à la direction que c’en est fini des mesurettes. Rejoignez le mouvement de grève du 29 septembre prochain pour montrer votre détermination et défendre votre pouvoir d’achat !
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Négociations salariales : ouverture du bal - 23 Septembre 2022
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