Troisième réunion de la NAO 2021 - 7 décembre 2021 |
Le document remis en séance par la Direction Le projet d'accord salarial et le supplément d'interessement |
Donnez votre avis sur la proposition de la direction avant le 15 décembre : ici
« Pile, la direction gagne, face, les salariés perdent »
Direction : Chloé Alligier - Gulten Turgut - Frédéric Clavière-Schiele – Jennifer Pulisca
CGT : Ludivine Perreaut - Clémentine Bulliard - Philippe Fournil
CFDT – CFTC et SNB
Une nouvelle fois, c’est en arrivant en séance de négociation que la direction a remis ses documents[1]. Elle avait dans sa besace 2 projets d'accord présentés aux syndicats et un document chiffré avec des éléments de rémunérations pour voir – une nouvelle fois - comment se positionne la SG pour cette année. (cf dernières infos de la CGT).
Comme nous l’avons expliqué dans notre information précédente, la direction ajoute l’ensemble des mesures (individuelles ou collective, négociées ou pas) avant de soumettre une nouvelle version de sa proposition aux syndicats.
Pour la CGT, le compte n’y est pas.
Non seulement, les montants proposés ne sont pas à la hauteur des attentes, de l’inflation et aussi des résultats qui vont être présentés d’ici peu, mais plus, la direction propose de soustraire les augmentations collectives aux enveloppes des augmentations individuelles. Le déséquilibre entre les augmentations collectives (0,7% pour 24 700 salariés) et les augmentations individuelles à « la discrétion » de la direction (au minimum 1,5%) est important, malgré une période de transformation forte et de résultats exceptionnels.
La reprise du versement des dividendes, la distribution des actions gratuites et autres enveloppes de rétentions ne viennent qu’accentuer la politique salariale discriminante.
Pour la direction, le Conseil d'Administration fixe effectivement une enveloppe d’actions gratuites de 0,14% de la masse globale des actions pour sécuriser certains salariés (environ 4000 au niveau mondial). Elle rappelle aussi que la SG a une politique de dividendes dans les standards du marché, qu’on lui a parfois reprochée quand nous étions faibles en versement et que le cours baissait. Et d’ajouter, « Si les salariés ont perdu 60 millions de P+i cette année, il y a aussi l’équivalent de 100 millions de dividende non versés ».
Dans ce cadre, la direction a proposé 7 mesures différentes : (cf doc remis en séance) donc principalement :
- Augmentation générale de 0,7% pour les salariés dont la rémunération est au-dessous de 55K€ (au 1er janvier) avec un plancher 250 euros (par an…). Cette mesure concernerait 24700 salariés (sur 38900), soit environ 65% des CDI et CDD.
- Un supplément d'intéressement de 250 euros pour compenser le manque à gagner sur la P+i de cette année lié aux rachats d’actions, soit 9 millions (la décision relève du Conseil d’Administration).
- L’examen de la situation des salariés qui n’auraient pas été augmentés depuis au moins 4 ans.
Viennent s’y ajouter un soupçon d’indemnités kilométriques, une prime de transport alternatif (substitutive aux transports en commun) et une pincée pour l’égalité professionnelle.
La direction a rajouté dans le préambule, l’engagement d’un PMAS en 2022, rappelé que l’abondement avait augmenté (« de 2000 à 2200 euros 2 années sur 3 »…, ce qui devait compenser par ailleurs l’arrêt de l’abondement des versements volontaires en PERCO). Elle a meme repris son enveloppe d’augmentation individuelle pour l’intégrer au projet d’accord soumis aux syndicats, alors que, bien évidemment ce n’est pas un élément de négociation. Certes, tous ces éléments repris dans le préambule sont des éléments de contexte, mais vous pouvez chercher, vous ne retrouverez pas l’inflation, les résultats exceptionnellement hauts cette année, blablabla.
Pour la CGT, nous avons aussi regretté que l’accord social ne soit pas actualisé. Les collègues du Crédit du Nord auront bien du mal à retrouver leurs petits (car l’accord parle encore de la clientèle grand public, et mentionne des primes de diplômes qui n’existent plus…).
Si l’on renoue avec la négociation d’une mesure d’augmentation collective, il ne faut pas être naïf. Cette année est exceptionnelle à plus d’un titre et le revirement de la DG sur ce dogme s’explique d’une part, par le contexte (le pouvoir d’achat est le sujet de l’hiver 2021), par les résultats qui s’annoncent mais aussi principalement sans doute, pour ne pas perdre les troupes alors que le projet SG CDN est en préparation. C’est d’ailleurs pour cela que les mesures s’adressent à BDDF avant tout (et pèse sur ses résultats paradoxalement avant tout).
Nous avons fait remarquer que l’ensemble de ces éléments imposaient de revoir le supplément d’intéressement (proposé à 250 euros alors que l’intersyndicale en demandait 1000 le 25 Novembre).
La direction a conclu la réunion par un « il n'y a plus de marge de négociation à ce stade », avant d’ajouter : « nous attendons la position des syndicats pour le mercredi 15 après midi et proposons une réunion de signature le 17 après la négociation emploi liée au projet SG - Crédit du Nord ».
[1] C’est pratique pour une réunion prévue mi-présentielle, mi-distancielle, dans une salle trop petite pour réunir l’ensemble des organisations syndicales. Alors qu’on devrait donner l’exemple, il y avait 14 personnes dans une petite salle, soit bien au-delà de la jauge imposée sur le papier.
MAJ / Update 8 Décembre : suite à la réunion, la direction nous a fait parvenir les projets et les commentaires suivants :
De: direction
Date: 8 décembre 2021 à 18:16:25 UTC+1
Objet: NAO
À: syndicats
Mesdames, Messieurs,
Dans le prolongement de la réunion de NAO qui s’est tenue hier, nous vous adressons, comme convenu, les projets amendés :
Nous vous laissons le soin de nous faire part de vos intentions respectives de signature d’ici au 15 décembre prochain.
A toutes fins utiles, nous vous confirmons que les montants des enveloppes des parts variables des Directions Centrales versées au cours des 5 dernières années s’inscrivent dans une tendance globalement stable. Si, par le passé, des mesures ponctuelles de neutralisation sont intervenues, elles concernaient exclusivement les métiers du front de GBIS.