Bonjour,
C’est la rentrée, et l’actualité sociale interne s’annonce déjà chargée. A la plage ou encore au bureau, vous avez sans doute remarqué le communiqué de presse de la SG annonçant le 5 août dernier les résultats du premier semestre de l’année 2015. Avec un résultat net part du groupe en progression de près de 1 milliard d’euros par rapport à l’année précédente (soit +77%), nous aurions pu croire que les années de vaches maigres pour les salariés étaient désormais derrière nous. D’autant que le ROE approche enfin le chiffre magique de 10% que s’était donné comme objectif le conseil d’administration. Or il n’en est rien. Dans le même mouvement, notre bien-aimé Directeur général a annoncé un nouveau plan d’économie de 850 millions d’euros avec à la clef de nouvelles suppressions de postes. Où et combien, nous l’apprendrons au cours du mois de septembre dans le cadre des réunions de concertation prévues par l’accord du 13 février 2013. Je vous tiendrai informé dès que j'aurai les détails de ces discussions.
Jeudi et vendredi dernier s’est également tenu la séance de reprise du CE des services centraux. Parmi les morceaux de bravoure, nous avons eu droit à la présentation de la réorganisation de SIOP - qui sera désormais connu sous le nom de ITIM - prévue par M. Delas. Après la fin abrupte de Convergence, ce projet semble a priori cohérent et nous accueillons évidemment positivement l’annonce de la création de 26 postes, qui seront disponibles dans la bourse des emplois à compter du 1er octobre. Il reste cependant des interrogations sur la transition vers la nouvelle organisation et, plus généralement, l’externalisation des tâches jugées de peu de valeur ajoutée. Cette parcellisation du travail pose à nos yeux deux problèmes. Le premier est que ce mouvement ne cesse de réduire les postes d’entrée dans la banque pour les jeunes n’ayant pas au moins un bac+4. Et c’est dommage que la SG ne joue plus le rôle d’ascenseur social qu’elle a eu autrefois. Le second est qu’en réduisant toujours plus le champ d’expertise des salariés, elle les risque de les transformer en travailleurs à la chaîne en col blanc poussés à la course à la productivité dans des tâches répétitives. Et ce n’est pas sans conséquences sur leur santé (cf. plus bas).
La séance de jeudi après-midi a également été l’occasion de confronter deux attitudes extrêmement différentes des directions vis-à-vis des salariés dont elles ont la charge. D’un côté nous avons eu la présentation du plan d’action mis en place par les responsables et la RH de GTPS/GTB/TRA pour améliorer la situation au sein du service de traitement des crédits documentaires. Ce dernier était en cours d’implosion il y a 18 mois. Une action des salariés soutenue par leurs représentants du personnel a fait prendre conscience à leur hiérarchie qu’il fallait les entendre et agir. La situation est encore loin d’être idyllique, mais elle progresse. Il reste toutefois une pierre d’achoppement : la rémunération en berne, pour laquelle les crédits sont trop rares. Il en est de même chez SIOP/DSI/PLT/COU (le service courrier pour les non-initiés), où une nouvelle réorganisation va bouleverser le rythme de vie d’une douzaine de salariés. Plus grave, elle va amputer leurs rémunérations de primes d’horaires décalés qui représentaient jusqu’à 15% de leur salaire mensuel pour certains (soit de 50 à 200 euros brut selon les situations). Sur des petits salaires, ce sont des montants non négligeables. Pour la SG, cela représente des miettes de cacahuètes. Et pourtant la direction s’est arc-boutée sur son opposition à l’intégration de ces primes. Il est vrai qu’une augmentation annuelle moyenne de même pas 1000 euros pour une douzaine de salariés (dont près de la moitié proches de la retraite après plus de 30 années de maison), c’est quand même beaucoup demander. Il faut s’appeler Bernardo Sanchez-Incera pour pouvoir s’accorder une augmentation 100 fois supérieure. Parce que la vie est dure quand on est Directeur général délégué (et qualifié de "manager kamikaze » en 2003 par Les Echos - c’est rassurant!).
Mais le sujet qui nous a finalement tenu le plus longtemps en séance est celui de la santé au travail, à travers l’examen du rapport annuel du service de santé au travail de la SG. Nous avons eu un débat intéressant sur l’indépendance des médecins vis-à-vis de la direction, que tous les présents se sont attachés à affirmer. Et un autre sur leur charge de travail très importante (chacun couvre en moyenne plus de 2500 salariés sur une base de temps plein) qui ne leur permet pas de définir et mener à bien les tâches de prévention qui sont aussi de leur ressort. De ce fait, la « prévention » est avant tout pilotée par DRHG dans le cadre de ce qu’on appelle désormais la Qualité de Vie au Travail (QVT pour les intimes). Donc par des profanes, sans notion de médecine du travail ni de prévention des maladies professionnelles. Alors qu’environ 20% d’entre vous déclarent spontanément lors des visites périodiques à la médecine du travail qu’ils sont soumis à des niveaux de stress plus ou moins importants et que les cas de syndromes d’épuisement professionnel (appelé aussi burn-out) se multiplient, ce n’est pas forcément rassurant. Et la direction a beau tenter de minimiser le sujet ou répéter qu’elle remplit ses obligations en matière de préservation de la santé de ses employés, les chiffres sont là pour montrer que les actions entreprises sont nettement insuffisantes : entre 2006 et 2014, par exemple, la durée des arrêts de travail pour maladie des cadres en CDI a augmenté de 50% dans les services centraux. La CGT a demandé à ce que les causes de cette hausse soient recherchées et traitées, d’autant qu’elle est fortement corrélée avec les vagues de réorganisation (un pic a été constaté en 2012 lors du PSE chez SGCIB par exemple) ou l’introduction du nouveau système d'évaluation. La direction s’est retranchée derrière l’accord QVT, celui que nous n’avons pas signé car conçu précisément pour l’inaction. Pensez-vous qu’une semaine par an de pièces de théâtre, d’ateliers sur la parentalité ou l’art de la respiration abdominale permettront d'améliorer vos conditions de travail? Nous en doutons fortement.
Et comme la rentrée est la période des inscriptions dans les associations, je vous invite à venir adhérer en masse à la CGT! ;-) vos droits ne sont jamais mieux défendus que par vous-mêmes. Que vous souhaitiez être candidats au prochaines élections ou simplement prendre part aux débats sur les différents sujets en cours (de la restauration collective au transfert vers Val de Fontenay, ou les différentes réorganisations), vous êtes toujours les bienvenus!
A bientôt!
Emeric
Secrétaire du CE des Service Centraux Parisiens
Délégué du Personnel CGT