Selon une étude de l’Insee, les femmes sont payées de l’heure en moyenne 14 % de moins que les hommes. Une tendance qui tend à se réduire ces dernières années.
A travail égal, salaire égal. La revendication semble encore lointaine pour la plupart des femmes. Selon une étude de l'Insee et de l' « University college of London » rendue publique ce mardi, les femmes du privé étaient payées de l'heure en moyenne 14 % de moins que les hommes en 2014. Si cet écart est en baisse - il était de 16.8 % en 1995 -, et si plus de femmes atteignent aujourd'hui le statut de cadre, elles restent globalement moins payées que leurs collègues masculins.
Selon l'étude, si seuls des critères objectifs comme les différences de profil, d'expérience professionnelle, de catégorie socio-professionnelle ou encore de secteur d'activité étaient pris en compte dans le calcul du salaire, cet écart se réduirait à 6 %. L'écart de salaire relevé en 2014 reposerait donc en grande partie sur un manque de valorisation de l'expérience professionnelle des femmes.
Le pouvoir de négocier
Cette inégalité salariale est d'autant plus forte chez les cadres que chez les salariées. Cette part non objective ne représente chez ces dernières que 3 % de l'écart, contre 48 % chez les cadres. Dans les professions hautement rémunérées, le salaire dépendrait en effet pour une grande part d'un « pouvoir de négociation ».
« Les salaires de cette catégorie de salariés sont plus souvent le résultat d'une négociation directe entre le salarié et son employeur au cours de laquelle les hommes et les femmes peuvent différer dans leurs comportement de négociation salariale, leur attente en terme de rémunération, et les employeurs peuvent y répondre différemment suivant le sexe », expliquent les auteurs de l'étude.
Secteurs qui payent le moins
Mais les femmes ont aussi tendance à se concentrer dans les secteurs d'activité qui rémunèrent moins. Peu présentes parmi les cadres (10 % des salariées le sont devenues sur la période 1995-2014, contre 15.9 % chez les hommes), elles sont en revanche sur-représentées dans les secteurs les moins rémunérateurs, restauration en tête. Cette tendance est d'ailleurs en hausse sur ces vingt dernières années : les cinq meilleurs secteurs en terme de revenus comptaient en 2014 33.3 % de femmes, contre 40.2 % en 1995. A l'inverse, les cinq secteurs qui rémunèrent le moins bien comptent de plus en plus de femmes : 53.9 % contre 49.1 % en 1995.
Ce phénomène s'expliquerait, selon les auteurs, par une volonté de choisir des emplois moins bien rémunérés mais qui permettent d'allier vie de famille et vie professionnelle. Les enfants continuent en effet à peser beaucoup plus sur la carrière de la mère que du père. Avec un enfant, le taux d'activité des hommes atteint 95.7 %, contre 86.3 % pour les femmes. Dans un foyer de trois enfants, le taux d'activité des hommes reste pratiquement inchangé, tandis que celui des femmes dégringole à 64.2 %.
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