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100 millions - 28 Novembre 2023


100 millions !

Voilà ce que nous a annoncé le directeur des relations sociales après un effeuillage des différentes mesures proposées par la direction pour cette NAO 2023. De quoi être émoustillés et se dire que l’année 2024 sera belle pour les feuilles de paie. Oui, mais voilà… quand les lumières se rallument, on se rend vite compte que ce qui brille ce sont des paillettes et non des diamants. Vus de près ces 100 millions se dégonflent bien vite : environ 36 millions correspondent à l’enveloppe pour les augmentations individuelles (le même en pourcentage que l’année dernière : +1,5% en moyenne, dont +2% pour SGRF) et 14 millions (charges comprises) à celle pour la réduction des écarts salariaux H/F déjà annoncée par Slawomir Krupa en septembre. Bref, déjà une moitié qui ne fait pas partie de la négociation.

Parmi le reste, les principales mesures proposées par la direction sont les suivantes : 

  • Une augmentation de 2% avec un plancher de 600 euros pour les RAGB inférieures à 45000 euros   
  • Une augmentation de 1% avec le même plancher entre 45000 et 60000 euros, ce qui équivaut à 600 euros pour tous 
  • Une prime de partage de la valeur (PPV) de 800 euros pour tous les salariés avec une RAGB inférieure à 62239 euros (3 SMICs)

Les deux premières toucheraient 62% des 45000 salariés de SGPM et la troisième permettrait d’atteindre un mirifique 65%. 65% c’est aussi la proportion des salariés des services centraux parisiens qui ne seront concernés par aucune de ces mesures chiffrées à environ 20 millions d’euros chacune. Comme il manquait encore 10 millions pour atteindre le chiffre magique de 100 millions, la direction propose généreusement d’augmenter la valeur du ticket-restaurant de 9 à 10 euros et de pérenniser la prime de 120 euros censée indemniser le coût de l’équipement pour le télétravail, les modes de mobilité alternatifs, etc. Cette dernière serait mensualisée, soit 10 euros de plus par mois pour tous. Enfin une mesure réellement collective!  

D’après le directeur des relations sociales, les différentes mesures collectives demandées par l’ensemble des organisations syndicales il y a 15 jours (6% d’augmentation de toutes les RAGB et une PPV comprise entre 2000 et 2500 euros pour tous) représenteraient un coût compris entre 200 et 250 millions d’euros. La direction nous en propose réellement 40 millions. Au mieux 1/5e de ce qui serait nécessaire pour compenser la perte de notre pouvoir d’achat au cours des 12 mois écoulés …  Sans grande surprise, tous vos représentants ont jugé cette proposition très inadéquate

La CGT a d’abord souligné l’importance de prendre le temps d’une négociation de qualité dans l’intérêt de toutes les parties et donc de ne pas être prisonniers d’un calendrier trop précipité. Pour des raisons fiscales et d’organisation, l’accord sur la PPV doit être conclu avant la fin de la semaine prochaine. Il devrait donc être dissocié des autres points afin que ces derniers puissent bénéficier d’un vrai temps de discussion. 

La CGT a ajouté qu’au-delà des mesures collectives et pérennes, la direction devait tenir compte de l’impact de l’inflation dans tous les domaines qui affectent la vie quotidienne des salariés. Cela passe notamment par un ajustement à 55% des cotisations patronales à la Mutuelle du Personnel (afin de permettre à cette dernière de faire face à des charges accrues[1]) à une meilleure prise en compte des frais de transport en passant par une révision importante du montant de l’Avance-Logement, qui n’a pas évolué depuis des lustres alors que les prix de l’immobilier faisaient plus que doubler. Il s’agirait là d’un geste important pour tous les collègues qui peinent à trouver un toit qui corresponde aux besoins de leur famille, mais aussi pour montrer l’engagement de la banque à leurs côtés dans la durée. Ce n’est qu’ainsi que la transformation voulue par le nouveau DG pourra prendre forme et prospérer. 

La balle est maintenant dans le camp de la direction. A elle de se montrer à la hauteur des enjeux lors de la prochaine réunion prévue le 4 décembre. 

 

2ndroundpi

 

[1] Par ex : Les multiples réorganisations initiées par la DG génèrent des départs de salariés qui bénéficient pendant un an de la portabilité gratuite de la mutuelle. Cela a un coût et celui-ci devrait être pris en charge par la direction. De même, l'augmentation prévisible de nouveaux retraités (issus du groupe CDN) devrait générer une augmentation de la soulte destinée à l'origine aux retraités SG, à hauteur de 30 millions.

 
[Voir aussi : les statitstiques remises en réunion.  Elles ne tiennent compte que de l'environnement SG (hors CDN) pour permettre les comparaisons 2022 Vs 2023]