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La négociation piétine, le chantage continu. Signez la pétition avant qu'il ne soit trop tard !

Il aura d'abord fallu attendre 15 minutes pour commencer la négociation sur les salaires et les avantages sociaux. Il est loin le temps où il était de bon ton d'arborer sur les murs de la SG "commencer la réunion à l'heure, est un art". Le directeur des relations sociales est entré dans la salle par un "bon, j'étais en train de rafistoler quelques calculs. J'espère que nous aurons un bon après-midi de négociations, car ça sera la dernière réunion".

 

LE CATECHISME
A l'aide de quelques croquis (toujours les mêmes) et quelques chiffres sur le tableau, il a repris un ton solennel pour représenter les propositions de la direction (que tout le monde connait depuis 15 jours).

  • 7 millions d'euros pour résorber les écarts salariaux ;
  • Mesure salariale pour les salariés en dessous de 28.000 euros (alors qu'à la dernière, il avait déjà lâché en dessous de 32.000), 1% avec un plancher à 250 €.
  • Un supplément d'intéressement de 800 euros "financé par les économies sur les avantages sociaux".
  • A la demande du SNB, une "mesure est en réflexion pour les "Experts" (.. du réseau).

Il a conclu par : "je crois sincèrement que nous avons un menu compliqué… le plan de réduction de coûts n'est pas encore au rendez-vous et nous devons savoir faire les efforts nécessaires. Nous allons pouvoir rassurer les salariés que nous savons faire les choses…. Si nous n'arrivons pas à un accord, je prendrai mes responsabilités (traduire : "dénoncer les acquis")… mais je vais chercher avec vous les portes de sorties."


La direction a donné la parole au SNB "pour commencer par les femmes". C'est en fait Michel Bernard qui a déclaré que "le compte n'y était pas et que les salariés avaient besoin de reconnaissance". La déléguée nationale du SNB a nuancé en rajoutant que "ça fait 7 ans qu'on a rien. Nous voulons 1.200 euros de supplément d'intéressement".

Idem, le seuil de 30.000 euros est jugé trop bas… et le SNB a "noté l'effort significatif sur les écarts salariaux, on ne revient pas sur cette demande". Le SNB a demandé d'"harmoniser les 2 dates pour les avantages sociaux et de prendre l'ancienneté groupe (et pas seulement SG) pour calculer les médailles".

LE CHANTAGE

Pour la CGT, nous avons d'emblée fait remarquer à la direction qu'il manquait les éléménts de transparence sur les sommes en jeu. Le catéchisme de la direction sonne faux. On ne peut pas dire d'un côté, "nous voulons construire une solution socialement acceptable" et de l'autre, refuser de nous donner les éléments chiffrés qui permettent de ne pas faire l'autruche. Nous avions demandé par mail, le détail de certains chiffres pour analyser les prétentions de la direction à court et long terme. Aucun élément qui permette de réellement mesurer les sommes en jeux n'aura été transmis aux syndicats.

Que représente le paiement de 1.000 ou 1.200 euros (one shot) par rapport aux sommes que la direction entend prélever sur les 2 avantages sociaux de manière récurrente ? … une belle économie de plusieurs dizaines de millions par an !

Nous avons noté qu'il n'y avait rien de neuf (à part le chantage au passage en force) dans le panier à provisions de la direction. Pour nous, l'avenir, c'est défaire et refaire le monde … sans se faire avoir !

Le blocage et le mépris sont très répandus et se retrouvent un peu partout. La résonnance avec les événements qui ont émaillé tout le week-end est flagrante sauf pour la Direction (et le gouvernement).

Concernant la mesure catégorielle, nous sommes typiquement dans le marché de dupes. C'est une mesure de politique de gestion qui n'a rien à voir dans le cadre d'une négociation collective pour l'ensemble des salariés. C'est pourquoi nous avons averti la direction (et les syndicats qui seraient tentés par l'aventure) que la pente était dangereuse car elle joue sur le mépris et les oppositions (réseau Vs Centraux, senior Vs Jeune, Homme Vs Femme, etc.).

Nous avons rappelé que le budget de 7 millions d'euros ne suffit même pas pour corriger les 2/3 des discriminations salariales dont sont victimes les femmes … et que la direction reconnaît elle-même !

Enfin, c'est un message contre productif que de dénoncer les avantages qui toucheront en priorité les - de 50 ans (puisque l'avenir, c'est eux) en pleine transformation. C'est un anticoagulant qui va accélerer l'hémorragie observée dans la plupart des métiers !


La CFTC a pris note de l'augmentation de votre proposition (salaire en-dessous de 28.000 à 30.000), tout en demandant une mesure jusqu'à 32.000.

Le supplément à 800 euros est insuffisant. Il ne doit pas être en-dessous de 1.200 euros.

Elle a pris note de la proposition pour les experts, demandé que l'ancienneté groupe soit retenue pour la médaille du travail et que "les plus de 55 ans puissent bénéficier de façon complète aux avantages sociaux".


La CFDT a rappelé que "l'égalité c'est la loi…." et qu'elle n'allait pas accompagner la direction dans une attaque sans précédent … qui s'apparente à du chantage. "Même si vous pensez que nous ne pourrons pas mobiliser, nous misons sur le long terme. "


Après ce premier tour de table, le directeur des relations sociales a déclaré :

"Il y a la volonté forte de trouver une solution. Nous regardons ce que nous voulons comme avantages sociaux pour les prochaines générations. Nous n'avons pas le choix…"


La CGT lui a fait remarquer que les avantages des plus jeunes sont bradés sur l'autel de la réduction des coûts. Nous lui avons d'ailleurs demandé quels étaient les efforts et la contribution à l'effort collectif de la DG et du conseil d'administration ?

Nous avons rappelé au directeur des relations sociales, l'amateurisme avec lequel les dernières discussions sur les rémunérations se sont crashées ces dernières années (investissement des avoirs dans le fond de l'entreprise la veille du Brexit - bilan -20%, mise en place d'un PMAS musclé - finalement crashé fin 2017 .. Pour finir sur la proposition de supplément d'intéressement de 1.000 euros que la CGT avait demandé, pétition à l'appui ! …).


Après une pause réclamée par la direction, il a déclaré "me battre pour un accord me va bien, mais je prendrai mes responsabilités. Je passe le salaire plafond à 31.000 euros soit 6.700 salariés éligibles. Pour les avantages sociaux : gel des droits acquis à fin 2020 pour les IFC. C'est très significatif, vous pourrez faire vous-mêmes les calculs (sic). Sur la médaille du travail ma marge est très faible. Il faut faire des choix…je repousse à janvier 2021. (soit un décalage de 8 mois de la même mesure… ). En faisant ça, je reviens sur l'intéressement : 1.200 €, on ne peut pas. Mais 1.000 euros, oui. On vous transmettra demain le document, j'attends votre retour pour vendredi 7 décembre Midi.


Avant de partir, la CFTC a parlé de la mesure catégorielle de 6 à 7 millions d euros qui disparait.

La direction a répondu : "ça devrait se faire dans le cadre du variable… Au final, on a un sujet qui n'est pas facile mais je dois compter sur vous. L'équilibre social n'est pas parfait pour tout le monde mais c'est le mieux que ce qu'on pouvait faire."


L'équilibre social n'est pas respecté. Les éléments financiers sont cachés. L'autisme de la direction n'a jamais été aussi important. 
Testez vous même la calculette pour chiffrer votre perte : calculette .... et signez la pétition ! 

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