« Il aura fallu remonter à 2009 pour retrouver un niveau comparable de grévistes».
Cet état des lieux est celui dressé par le directeur des relations sociales lors de la « dernière » réunion de négociation salariale 2015.
«Une plus forte mobilisation qu’en 2009 sur les DEC et les plateformes téléphoniques, un peu moins sur les PSC et comparable dans les centraux» aura-t-il ajouté.
Le chiffre de grévistes que nous avons recensé est sensiblement supérieur aux 12% de salariés reconnus grévistes par la direction.
Le rassemblement qui a précédé la dernière réunion de négociation aura permis à plusieurs centaines de salariés de manifester en brandissant un carton rouge. Ce fut l’occasion d’un peu de « son et lumières » pour compenser l’absence de sapin de Noel, jugé cette année trop ostentatoire dans le hall de l’Agora des Tours SG de la défense, ce lieu habitué aux manifestations de la chorale mais pas vraiment à celle cacophonique organisée par les syndicats.
La comparaison avec la grève de 2009, s’arrête là.
Il était question en 2009 du montant d’une mesure salariale. En 2014, il est question de contester un choix stratégique et éminemment politique. Celui de faire renoncer aux syndicats la possibilité de négocier une mesure d’augmentation collective des salaires. En 2009, avec 6.000 grévistes, le nouveau PDG Frédéric Oudéa avait fini par proposer 1% et 1000 euros de supplément d’intéressement. Proposition jugée trop faible à l’époque… il faut se rappeler que l’inflation n’était effectivement pas au même niveau (2,8% en 2008).
Le 5 décembre 2014, ce sont bien plus des 12% de grévistes recensés par la direction qui auront manifesté leur volonté d’un juste retour sur leur propre investissement au travail. Certes, la DRH juge nos demandes « déraisonnables » et brandi l’accord intéressement – participation (P+I) qui devrait donner des résultats dès 2015. Les arguments étaient déjà les mêmes avec l’accord P+I précédent (« Les effets de Bâle 3 sont neutralisés pour 92% des salariés et si les résultats augmentent la P+I va augmenter de manière très significative » juin 2011). Sauf qu’au cours des 3 années suivantes les primes d’intéressement ont fondu. Le versement 2014 aura été compensé en partie par la signature in extremis d’un supplément d’intéressement (200 euros par salariés, soit 8 millions d’euros).
Ainsi face aux promesses des retombées de la nouvelle formule, il y a bien déjà un bilan négatif sur les 3 dernières années ( Rémunération financière en 2009=125 millions, 2010=110 millions, 2011=100 millions, 2012=69 millions, 2013=61,7millions …. Source bilan social).
A ce bilan négatif en terme de P+I, s’ajoute la suppression annoncée du plan d’actionnariat salarié et donc du montant de la décote. Cette économie pour la direction couvre déjà, à elle seule, la proposition de supplément d’intéressement faite lors de la réunion du 8 décembre (une enveloppe de 15 millions, entre 100 et 350 euros par salarié).
Le mélange des genres et le chantage
Au-delà de ce bilan sur l’aspect salarial, la direction a décidé, pour faire passer la pilule, de faire un chantage à la signature : si vous signez un accord salarial avec nous, nous y mettrons le paiement des jours de carence et tout ce qui jusqu’à présent faisait partie de l’accord social SG. Etre en désaccord sur la politique salariale de la SG est une chose. C’est une autre affaire que de mettre dans la balance (pour faire passer le vide d’un accord salarial) les accords SG qui ont été signés et qui auront permis d’acter des droits et garanties supérieurs à ceux inscrits dans notre convention collective.
Les 5 organisations syndicales se sont donc retournées vers Fréderic Oudéa pour qu’il les reçoive rapidement et qu’il entende ainsi, à nouveau, la nécessité de revoir sa réponse aux revendications syndicales, la pétition des 15.000 salariés et la grève du 5 décembre (cf pj). En attendant une réponse officielle, le directeur des relations sociales tente de jouer la division syndicale, en s’empressant de proposer quelques rencontres bilatérales avec certains syndicats.
Bon courage à tous,
Philippe FOURNIL, Ludovic LEFEBVRE
Délégués nationaux de la CGT
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