La séance était présidée par Frédéric CLAVIERE SCHIELE en l’absence de Caroline GUILLAUMIN.
La direction générale n’était pas présente non plus. Laure LEMAIGNEN et Anne Catherine ROPERS pour la ligne RH, sont venues présenter le projet de réorganisation et d’adaptation des effectifs des lignes métiers et fonctions support de la Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs et ses impacts dans les pays européens.
Les membres du Comité s’étaient réunis la veille pour partager leur actualité respective, préparer la séance et voir en commun les questions qui devaient être posées en séance plénière à la direction le vendredi 26. Ce fut l'occasion d'échanger entre collègues et représentants européens sur les conditions très disparatres du déploiement des réorganisations. L’absence totale des représentants SNB lors de cette séance préparatoire a pu donner un sentiment d'indifférence des collègues français à quelques uns de nos collègues européens.
Le bilan en Europe se monte à 831 suppressions de postes sur le périmètre GBIS et 113 surpressions sur les directions centrales.
Laure LEMAIGNEN (LL) a présenté les éléments de contexte pendant 1h30 (replay des éléments transmis lors des concertations direction/OS. Voir comptes-rendus CGT).
EUROVISION :
La direction a ensuite décliné les suppressions de postes par entité européenne.
MARK : -17% avec 326 suppressions de postes.
109 postes supprimés au Royaume Uni (-19%), 4 en Espagne, 5 en Pologne (-29%), 3 en Italie, 7 en Allemagne (-18%) et 198 en France(-16%).
La filiale DESCARTES voit 13 suppressions de postes (10 en France et 3 au RU). Les postes non supprimés assureraient le run-off (fermeture de l’activité).
Interrogée sur l’arrêt des activités Commodities Principal, la direction justifie cette décision par une rentabilité structurellement plus basse que celle de MARK. Concernant les Commodities OTC : « peu d’adhérence avec nos clients ». SG n’a pas une position de leader avec ses métiers.
MARK/CTY : 79 suppressions de postes (50 en France) et 29 au RU. Une équipe pour assurer le run off va également être constituée pour assurer la fermeture.
MARK/FIC : 65 surpressions de postes (13,6%). 27 en France, 1 en Pologne, 1 en Espagne et 36 au RU.
MARK/EQD, qui va intégrer les activités de MARK/PRM : 102 suppressions de postes (-17,6%), dont 57 en France, 4 en Allemagne, 2 en Italie, 3 en Pologne, 4 en Espagne et 32 au RU.
Interrogée sur les modalités pour assurer le run-off des équipes CTY et DESCARTES, A.C. ROPERS a répondu que les équipes étaient en cours de constitution sur la base du volontariat (pour 6 ou 18 mois). Il est prévu une prime de rétention (qui va s’ajouter au salaire et au Bonus). Cette prime est liée à deux conditions (une condition de présence et une autre de bonne exécution du travail). « Si la fermeture est terminée avant la date prévue, il leur sera versé ce qui était prévu ». Les salariés volontaires bénéficieront du package de départ aux même conditions que les autres salariés ou pourront opter pour le reclassement s’ils le souhaitent (en fonction de leur choix pour les salariés français). Au RU, des discussions sont en cours avec les RH locales pour étudier des possibilités de reclassement ou départ externe.
A la question de savoir si d’autres alternatives à la fermeture avaient été étudiées par la direction, comme notamment l’intégration de l’activité chez FIC, comme chez certaines banques au RU, L. LEMAIGNEN a répondu que beaucoup de pairs avaient aussi choisi d’arrêter l’activité.
Le cas spécifique de SG Francfort a été évoqué suite à l’intégration des salariés de Commerzbank. Le nombre de collaborateurs va doubler sur la plateforme MARK suite à l’intégration. La logique de croissance est conservée. Par contre, la direction va procéder à une revue des portefeuilles. L’inquiétude des salariés est qu’en cas de suppressions de postes à venir, les gens de Commerzbank ont été intégrés avec une garantie de 2 ans dans leur contrat. La direction confirme que cet engagement ne peut pas être remis en cause. Par ailleurs, la revue globale d’activités ne peut pas être différente d’un pays à l’autre ajoute FCS et en conséquence SG Francfort ne peut pas être traitée comme un cas particulier.
AC ROPERS ajoute que 4 collaborateurs vont arriver aussi sur la plateforme en raison du BREXIT.
SGSS : 96 suppressions de postes, dont 66 en France (sur Paris, le site de Nantes n’étant pas impacté), 5 au Luxembourg et 25 au UK.
La direction justifie cette décision notamment par le fait que les revenus de SGSS ont augmenté mais pas de manière suffisante.
CORI/GLFI : les 2 entités sont regroupées et deviennent GLBA. « Ces 2 BU sont un peu cousines car elles servent les mêmes clients » dixit L LEMAINGEN.
Il est prévu la création d’une direction Investment Banking, d’un pôle crédit (pilotage des décisions et de suivi), et d’un département transversal BMO.
GLBA verra 136 postes supprimés (-4,4%), dont 58 en France, 26 en Allemagne, 4 en Italie, 2 en Norvège, 12 en Pologne, 3 au Portugal, 3 en Espagne et 28 au RU.
WAAM : en raison d’un problème de taille critique, WAAM va revoir ses dispositifs stratégiques et opérationnels.
PRIV est concerné par 55 suppressions de postes uniquement sur Paris.
LYXOR : 31 suppressions de postes, dont 28 à Paris, 1 en Allemagne, 1 en Espagne, et 1 au RU.
GBS : 184 suppressions de postes sur 4565, soit -4%.
93 en France, 3 en Allemagne, 1 en Italie, 1 au Luxembourg, 1 aux Pays-Bas, 2 en Pologne, 3 en Espagne, 1 en Suède et 79 au RU.
Les Directions Centrales (CPLE, DFIN, HRCO, COMM, RESG, RISQ, et SEGL) sont impactées en tant que SU exerçant des activités de support au profit de la ligne métiers GBIS. Au total, 113 suppressions de postes, dont 75 en France, 1 en Allemagne, 1 en Italie, 36 au RU.
Les membres du CGE ont fait une déclaration concernant l’accompagnement RH tel que décrit dans le document page 85. « Il est stipulé que les départs de l’entreprise se feraient conformément à la réglementation en vigueur et en cohérence avec les pratiques sociales locales dans le secteur d’activité concerné.
Chacun d’entre nous sait très bien ici dans cette instance que le droit du travail est différent d’un pays à l’autre. Mais comment la direction SG peut mettre en œuvre un plan de suppression de postes sans donner des consignes RH de traiter les licenciements avec un cadre humain.
Comment accepter que des salariés doivent faire leurs cartons quelques heures après l’annonce des suppressions de postes ?
Les membres du Comité de Groupe Européen condamnent cette façon de faire et ne comprennent pas que la direction cautionne des traitements de la sorte dans ces entités européennes.
Vouloir faire 500 millions d’euros d’économies est une chose, mais remercier de cette manière des salariés qui ont participé à la bonne marche de l’entreprise parfois pendant de longues années est inacceptable.
La SG manque à ses obligations d’employeur responsable en acceptant ou en fermant les yeux sur de telles pratiques.
Nous suggérons l’ouverture de discussions concernant un socle commun de mesures RH qui serait appliqué dans les entités SG au niveau mondial. »
FCS a confirmé que les suppressions se faisaient en cohérence avec la législation locale et que cela voulait dire qu’il n’était pas prévu de socle commun en matière d’accompagnement RH.
ACR a ajouté que les DRH locales connaissent bien les populations. La difficulté, selon elle, est que ce sont des activités de trading, SG ne peut pas garder les personnes quand l’activité est arrêtée. Mais elle a dit comprendre la remarque et l’impact de celle-ci pour les populations à venir. Elle a également précisé qu’à Hong Kong et aux USA, SG appliquait de conditions plus favorables que les règles locales.
Elle a précisé qu’au RU, SG met en application pour la première fois une disposition anglaise, à savoir une consultation de 45 jours. 3 entités sont concernées à la London Branch. Il est actuellement procédé à l’élection de représentants par entité pour pouvoir discuter. Une autre consultation à également lieu sur l’intégration de Commerzbank.
L’Italie est plutôt sur un processus d’accompagnement individuel. La Pologne a un dispositif local. Quant au Luxembourg, sur 7 surpressions, 1 poste a déjà été supprimé.
Les membres du CGE ont également voulu témoigner de l’incompréhension des salariés dans les différentes entités européennes suite à la communication sur la donation de 10M€ pour la reconstruction de Notre Dame en pleine période d’annonces de centaines de suppressions de postes dans l’entreprise. La direction a répondu qu’elle ne faisait pas de commentaire sur ce point.
A la question posée sur le coût du Plan de suppressions de postes, L LEMAIGNEN a répondu qu’une estimation est en cours en interne. Ce sont des éléments sensibles et elle affirme que des indications seront données prochainement. (Pas avant la communication prévue le 3 mai)
La représentante SNB a cru bon de conclure avec une alerte sur une recrudescence de procédures de licenciements pour insuffisance professionnelle, ce qui est une actualité très franco-française sans lien véritable avec le sujet étudié dans cette séance exceptionnelle concernant 831 suppressions de postes en Europe.