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LE TOURNANT
Cette Assemblée Générale des actionnaires de la SG devait marquer un tournant historique. Et cela a été le cas : cette année, les organisateurs ont enfin pensé à la traduction simultanée des débats en langue des signes. Pour le reste le show a été – au moins en apparence – presque identique à celui des années précédentes. Frédéric Oudéa a en effet monopolisé la parole autant que les autres années et c’est à peine si Slawomir Krupa a pu mettre le pied sur l’estrade au cours des 3h de présentation et d’échanges. Malgré les quelques amabilités doucereuses et les compliments de façade échangés, on comprend vite que le processus de succession a laissé quelques traces. D’ailleurs, Sébastien Proto n’est pas venu et a préféré cacher sa déception plutôt que d’assister à l’intronisation de son rival plus heureux.

CHERS ACTIONNAIRES
Pour le reste, nous avons eu droit aux banalités habituelles au sujet de l’environnement macro-économique compliqué et des mutations stratégiques nécessaires. Les résultats 2022 sont présentés par Claire Dumas qui les présente pour la dernière fois en mettant en avant le ROTE (de 9,6%), mesure choisie depuis quelques années pour rendre plus flatteuse la rentabilité de la banque dans la communication. Slawomir Krupa a précisé lors du all-staff meeting ce qu’il pensait de cet indicateur dont pas un investisseur ne faisait grand cas. Mais il a eu au moins le mérite de camoufler le trou de 3,3 milliards d’euros provoqué par la retraite de Russie. Il faut quand même être le roi de la pirouette pour réussir à présenter ce fiasco stratégique prévisible en retraite élastique réussie. Mais pour en revenir aux résultats, la débâcle russe ne va pas empêcher la distribution de 2,25 milliards d’euros aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions. Autre point à relever de la présentation de Claire Dumas, c’est la chute rapide du coefficient d’exploitation au cours des dernières années. Il est passé de 69% en 2019 à 61% en 2022 (en passant par 64,4% en 2021) et s’établit donc à un niveau comparable avec celui de BNP Paribas et à peine supérieur à celui de Crédit Agricole. Il a même continué de baisser au 1er trimestre 2023, à 60,5%. C’est l’effet direct de la baisse réelle de vos rémunérations depuis 2020 sous l’effet de l’explosion de l’inflation tandis que le RBE a bondi de 8,5 milliards à 10,1 mds. Pour simplifier, votre travail a créé 1,6 milliard de richesse en plus pour l’entreprise et l’obstination de la direction générale à ne pas tenir compte du risque géopolitique russe en a détruit 3,3 milliards.

LE SKETCH
La présentation de la politique de rémunération par Jérôme Contamine est ensuite un sketch. Pour détourner l’attention, il sort une statistique affirmant que la rémunération moyenne à la SG est de 88.200 euros et la rémunération médiane de 60.900 euros, le tout en forte progression d’une année sur l’autre. Il n’y a qu’une seule explication possible à ces chiffres difficilement crédibles, les chargés de communication ont additionné tout ce qu’il ont pu trouver, y compris les attributions d’actions gratuites qui ne bénéficient qu’à une petite minorité des employés de la banque. C’est ce que traduit d’ailleurs l’écart important entre la moyenne et la médiane. Quoi que puissent faire croire les statistiques biaisées affichées au cours de l’AG, vous avez perdu en moyenne 15% de pouvoir d’achat en 3 ans. C’est ça la réalité de la politique salariale de la SG. Aussi peut-on se demander pourquoi Slawomir Krupa a encore insisté sur la nécessité de faire davantage d’économies. Les salariés n’ont-ils pas encore été assez pressurés ?

 Retrouvez le compte rendu complet ici 

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