UBER BANK
En marge des craintes générées par la propagation du coronavirus, il y a une nouvelle qui serait presque passée inaperçue si elle n’avait pas défrayé la chronique sur certains réseaux sociaux … et n’était pas reprise par quelques médias plus officiels. Le «test» lancé par la Caisse d’Epargne de Bretagne – Pays de Loire afin d’ubériser ses conseillers de clientèle a créé le buzz. Le projet prévoit de faire de ces conseillers des entrepreneurs qui assument, à moindres frais, tous les risques business, juridiques et financiers ! En demandant à l’ACPR une extension d’agrément du statut des IOBSP, MIA et CIF, ce «ballon d’essai» risque bien d’impacter profondément toute la profession. Chaque acteur de la profession a donc son mot à dire dans cette histoire ostensiblement bretonne. Il faut exiger d’être reçus par l’ACPR avant que la décision ne soit prise. Comment justifier sinon «la responsabilité sociale de l’entreprise» affichée par les uns ? Comment accepter qu’il n’y ait plus de contrôle interne ? Quid des contraintes réglementaires ? De la satisfaction clientèle ? Des formations obligatoires ? Du risque de réputation ? etc, etc... Bref, dès lors qu’on affiche que notre «raison d’être» est la «satisfaction clientèle», il faut agir en conséquence et tout mettre en œuvre – patronat bancaire et syndicats - pour que l’ACPR ne valide pas ce projet. Des condamnations par l’AMF ont déjà sanctionné de tels projets (concernant les CIF). La «loi Avenir» prévoyait même qu’en pareilles circonstances, des chartes devaient s’appliquer aux « travailleurs indépendants », mais chacun d’entre nous est bien placé pour comprendre la différence entre une charte – qui n’engage personne ! - et les garanties d’une convention collective comme la nôtre. Cette partie du nouveau monde n’invente rien de nouveau. Elle recycle des vieilles lunes dans la confusion la plus totale. C'est aussi, par exemple, dans ce contexte tendu qu’à la SG les conseillers «essentiels» sont inquiets pour leur avenir ou que les salariés de la DEC de Drôme Ardèche ont reçu une invitation de la part du directeur pour leur présenter les résultats du baromètre. Réunion à l'issue de laquelle devait se «célébrer la fermeture» de leur agence (Le Teil). Pour éviter la généralisation de telles initiatives, les élus CGT ont alerté Philippe Aymerich lors du comité central le 28 février. Il nous a répondu que «face aux évolutions fondamentales du métier, le projet BPCE n’est pas un modèle pour nous aujourd’hui, que le socle de tout est le contact client et la confiance» et d’ajouter que «le rôle du conseiller est fondamental, qu’il n’a jamais été dit que les conseillers Essentiels allaient disparaître. Mais c’est un métier qui va évoluer».
CRIS D’ORFRAIE
Après 2 ans de prétendues concertations avec les syndicats, plus de 3 mois de tensions sociales et 10 manifestations nationales, l’opposition de l’opinion publique à la réforme des retraites est toujours aussi nette et élevée. La majorité des syndicats représentant la grosse majorité des salariés mais aussi le Conseil d’Etat l’ont clairement dénoncée. Même les voltefaces de Laurent Berger sèment le trouble. Comment ne pas trouver ridicules les cris d’orfraie poussés au bout d’une semaine de combats parlementaires par les députés sensés défendre le texte, alors que la «conférence sur le financement» s’enlise. D’horizons divers, de plus en plus de voix se font entendre pour contester le projet actuel injuste, non financé, que personne ne comprend plus, et demandent à repartir d’une nouvelle page (y compris le Medef et «les doutes» de la CFDT). Plus que jamais, le retrait du projet actuel que nous réclamons depuis le 5 décembre s’impose.
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