LA MI-TEMPS
C’est ainsi que Frédéric Oudéa qualifie la période actuelle. «Tous nos objectifs sont remplis» d’après lui. «Merci à nos équipes», avant d’ajouter, «affrontons la 2ème mi-temps pour gagner le match». Au-delà de l’habit sportif qu’il se plaît de revêtir en toute occasion, il va en falloir plus pour convaincre en interne. La question n’est pas tant d’avoir «un peu plus de visibilité sur la stratégie retenue par la DG», comme le réclame le seul syndicat représenté au conseil d’administration, mais plutôt de s’assurer que «gagner le match» ne s’adresse pas uniquement aux seuls actionnaires ou à une poignée de survivants. Comment ne pas s’inquiéter pour l’avenir de Lyxor par exemple, longtemps délaissé avant d’être placé «sous revue stratégique» ? A la SG, cela se conclut trop souvent par une cession destinée à «profiter» de l’optimisation de plus-values pour augmenter le ratio CET1 ? Comment accepter la distribution de 60% des résultats sous forme de dividendes et l’évocation de possibles rachats d’actions, alors qu’il faudrait au contraire utiliser les résultats pour augmenter significativement nos investissements et préparer l’avenir ? Sans même parler de la coupe sévère qui s’annonce pour l’intéressement et la participation en 2020.
TELETRAVAIL
Parmi les données très intéressantes de l’enquête télétravail, nous pourrions retenir que «62%» des managers sont «favorables à 2 jours de télétravail par semaine», soit une grande majorité favorable à l’extension. Mais alors pourquoi continuer à refuser cette extension (même sous forme de test) ? Pour la direction, ces 62% traduisent que «les managers restent néanmoins divisés quant au passage à deux jours de télétravail par semaine»… On croirait les éléments de langage du gouvernement !
L’ARNAQUE
Notre opposition au démantèlement de la caisse de retraite «IP Valmy» était forte. Et le bilan actuel de l’accord signé par l’ensemble des autres syndicats nous conforte dans notre opinion. Au-delà de la perte d’une gestion paritaire aux résultats exceptionnels sur la durée, cet accord a marqué le basculement sur un système très rémunérateur…pour les assureurs ! Ainsi Sogecap prélève d’entrée 0,25% de frais sur toutes les nouvelles cotisations, mais aussi 0,50% sur les pensions versées aux retraités. A cela s’ajoutent les frais de gestions sur les unités de compte (les fonds) et plus encore sur le contrat en Euros (95% des encours), sur lequel les frais culminent à 0,61% sur une performance brute de 2,52%. La part de cotisation patronale peut bien augmenter de 0,25%, l’épargne des salariés reste traitée comme une vache à lait pour le Groupe, très loin de la gestion frugale de l’IP Valmy. Mais ce n’est pas fini : le passage éventuel au format PEROB imaginé par la loi PACTE ferait perdre aux salariés l’abondement de leurs versements sur le PERCO. Plus encore, la direction nous présente le nouveau système comme incluant obligatoirement 10% de fonds labellisés PEA-PME dans le cadre de la gestion pilotée par défaut. Or c’est inexact : inclure ces fonds permet simplement à l’employeur de réduire le taux du forfait social payé sur les cotisations versées de 4% (soit une économie de près de 2 millions d’euros pour la SG). Ce ne serait pas grave si ces fonds n’étaient pas à la fois très chargés en frais (quand les gestions passives que nous préconisons sont beaucoup moins onéreuses et tout aussi rentables à long terme) et beaucoup plus risqués que les fonds actions traditionnels. En gros, ce seraient les frais supplémentaires payés par les salariés sur leur épargne retraite qui financeraient l’économie d’impôts de l’entreprise.
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