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Contrairement à une idée reçue, la participation à la mobilisation du 14 décembre ne devrait pas plomber votre variable – bien au contraire. Le mouvement aura eu des effets bénéfiques et collectifs. Certes la mobilisation des salariés n’aura malheureusement pas empêché la signature d’accords qui amputent nos primes médailles du travail et nos indemnités de fin de carrière, mais elle aura permis une prise de conscience par la direction du niveau de ras-le-bol. Cela vaut particulièrement pour le réseau où, la consigne a été donnée de revoir à la hausse les enveloppes du variable. La situation est beaucoup plus incertaine dans les services centraux, où les arbitrages sont en cours et s’annoncent très douloureux. Nous avions bien obtenu de la direction qu’une négociation s’ouvre sur les critères d’attribution du variable, « discrétionnaire » - pour ne pas dire carrément arbitraire et foncièrement inéquitable. Mais pour l’heure, signer cet engagement avec la direction n’a pas suffi. Il faut qu’elle se décide enfin à ouvrir les discussions et que, pour changer de l’année dernière, ce soit sur la base de données précises et en bonne foi. Les «annonces 2019», prévues fin février, pourraient être une autre «prise de conscience». Celle de la nécessité d’y avoir travaillé … avant.
REFAIRE LE MONDE
Frédéric Oudéa était annoncé à Davos, avec la ministre du travail, Murielle Penicaud et quelques patrons venus refaire le monde (sans que rien n’y change véritablement, à part le déséquilibre entre les plus riches et les plus pauvres et la montée des populistes). Carlos Ghosn – absent excusé – avait participé l’an dernier à une session pourtant prometteuse : « Vers un meilleur capitalisme ». L’avenir en a décidé autrement.
ACCÉLÉRATION
Faut-il voir un lien entre notre critique du rythme sénatorial des négociations Emploi et l’avalanche de nouvelles dates de réunions ? Quoiqu’il en soit, Février sera déterminant sur les conditions de départs des «séniors», des éventuels plans de départs volontaires dans le cadre des réorganisations, mais aussi sur les dispositifs de mobilité. Les dates qui ont été planifiées ne seront pas de trop pour arriver à un accord équilibré comme ce fut le cas en 2013 et en 2016. A la direction maintenant de se montrer plus constructive qu’elle ne l’a été ces derniers mois.
FONDS DE TIROIRS
Alors que la hausse du carburant, la ponction fiscale sur les transports et, plus généralement, la perte de pouvoir d’achat subies par la majorité des Français ont déclenché le mouvement des gilets jaunes, la baisse des remboursements de transport à la SG fait mesquin. C’est précisément ce que la CGT avait expliqué fin 2018 lorsque la direction nous avait présenté sa volonté de diminuer de 7.63€ à 4€ la prise en charge des transports - après avoir grappillé quelques centimes d’euros sur les cantines des centraux. Plutôt que d’assumer la charge fiscale réclamée par l’URSSAF (au-delà des 4€), la direction a décidé de réduire la prime mensuelle pour 16.147 salariés. Gain de cette nouvelle opération : 1 million €/an. Un irritant et une mesquinerie de plus pour les salariés concernés. Certes, l’épisode est sans commune mesure avec les centaines de millions économisés sur les médailles du travail et les IFC, mais cela témoigne d’un état de santé inquiétant et de l’art de transformer un coût en gain… pour la direction.
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