NAO – ACTE 1
La négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires s’est ouverte le 15 novembre pour se poursuivre le lendemain par une rencontre au 35ème étage avec Frédéric Oudéa. La première (et seule réunion planifiée pour l’instant) a permis de faire le bilan de l’année 2017 en terme de rémunérations et au-delà des conséquences visibles de tous (la grogne et l’hémorragie). Seules les rémunérations des salariés de niveau K augmentent sensiblement (2%). La masse salariale globale progresse de 2,2%, alors que l’inflation glissante sur 12 mois est aussi de 2,2% et que la moitié des salariés auraient bénéficié d’une mesure individuelle (vous seriez même 92% à avoir été augmentés sur les 3 dernières années..). Le prélèvement à la source en janvier 2019 aurait généré en 2018 une hausse significative de la monétisation des jours en CET (les 10ers n’étant pas fiscalisés). Les bonus ont baissé de 5M€, les variables des centraux (hors GBIS) de 4M€ et ceux du réseau ont stagné malgré une baisse de 4% du nombre de bénéficiaires. Au total, les variables ont donc baissé de près de 10 millions d’euros. Notre demande de négocier les critères d’attribution de ces centaines de millions n’en devient que plus d’actualité. Après quelques pirouettes sur le contexte difficile, la direction a rappelé que « la philosophie » déployée depuis 7-8 ans n’allait pas changer. Pas d’augmentation collective prévue en 2019. Par contre, la direction nous a proposé une mesure « pour les bas salaires » (RAGB inférieure à 28.000€) : 1% d’augmentation avec un plancher à 250€. Nous avons estimé cette proposition, qualifiée par la direction de « très sérieuse », à environ 700.000€. Enfin, la direction a proposé un budget de 7M€ sur 3 ans pour corriger les écarts salariaux hommes/femmes (qui passent en 1 an d’après nos calculs de 23,95% à 25,15%). Ces propositions ont provoqué un tollé général mais ce n’était rien par rapport à ce qui allait suivre. La direction a proposé aux syndicats de « travailler sur une réduction de 20 à 25% des avantages sociaux » (médailles du travail et indemnités de fin de carrière). Ces dispositifs ne « seraient plus en phase avec les nouvelles générations »… L’autre raison avancée pour nous faire les poches est plus crédible : la réalisation du plan d’économies promis aux actionnaires (1 milliard) doit être accélérée et la promesse de maintenir un dividende malgré les tempêtes tenue. Le thermomètre social va vite monter si ces décisions sont maintenues.
L’AVENIR : AVEC OU SANS VOUS ?
C’est humain. Chacun peut s’identifier dans le slogan de la marque «C’est vous l’avenir». Doit-on y voir un acte de confiance délivré pour l’avenir ? Qu’il s’écrira «avec» et «pour» les salariés ? Qu’il en sera ce que vous en ferez ? Un message d’humilité face aux enjeux de notre planète ? … tant de questions qui nécessiteront du temps, avant d’avoir les premiers actes concrets qui permettront de déchiffrer le message. En attendant, RIP l’«esprit d’équipe» nécessaire par le passé. Place à l’avenir. Mais alors, comment interpréter la volonté de taper au porte-monnaie des salariés dont l’ancienneté est la plus importante ? En voulant toucher à la prime de la médaille du travail et aux indemnités de fin de carrière, la direction cible les plus fidèles, ceux qui n’ont pas traversé la route… pour passer à la concurrence malgré les crises. Est-ce un début de réponse au sens originel du message subliminal qu'il faut lire en contre jour dans la nouvelle marque ? en tout cas, ce n’est pas nous qui allons jouer le conflit intergénérationnel … ni alimenter la menace «salaire vs emploi».
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