UN POGNON DE DINGUE
Le démantèlement du droit du travail aurait pu les calmer, mais le parterre de patrons réunis aux universités du MEDEF a ressorti, en écho avec les annonces récentes du gouvernement, la vieille rengaine de l’austérité et du «coût du travail». Pourtant, les faits sont têtus. Plus les allègements de charges sont importants, moins cette politique produit d’effets bénéfiques sur l’économie, et encore moins sur l’emploi. Dès janvier, les entreprises vont bénéficier de 20 milliards d’allègement de cotisations sociales et leur fiscalité va baisser de 13,6 milliards à horizon 2022. Au-delà du coût qu’il faut bien financer ailleurs, le «coût social» est exorbitant et cette politique est d’autant plus injuste que ces milliards distribués aux entreprises sont financés par les plus fragiles. C’est vieux comme le monde, il vaut mieux s’attaquer au porte-monnaie des pauvres car ils sont plus nombreux. Et dire que c’est dans ce contexte que vont s’ouvrir le 30 Octobre les négociations salariales à la SG. Ca promet !
TRANSPARENCE ZERO
Il n’aura pas fallu attendre très longtemps pour être confronté au secret des affaires à la SG. Dans le cadre d’une procédure de licenciement disciplinaire, nous avons demandé à avoir connaissance du dossier à charge monté par l’inspection générale pour « motiver » l’éventuelle sanction. La réponse ne s’est pas faite attendre. Le 17 août, le Niet de la DRH nous parvient. Bien que la salariée ne soit pas dans un secteur et/ou une activité sensible, le rapport ne lui sera pas communiqué car « sa divulgation serait de nature à porter atteinte au secret des affaires de notre société tel que défini par la loi du 30 juillet 2018 ». Qui a dit que la SG n’était pas réactive ? Bref, elle se saisit promptement de la toute nouvelle loi pour sauvegarder l’arbitraire que nous dénonçons depuis des années. Elle fait bien sentir dans quel état de subordination vous êtes et qui est le maître. Beau succès par ailleurs des faiseurs de lois sensibles à tous les lobbies pourvu qu’ils soient patronaux.
HARA-KIRI
Après 4 réunions « officielles » et quelques ultimes arbitrages – à la marge - négociés dans le bureau du directeur des relations sociales en juillet, la direction veut soumettre à la signature un projet d’accord sur la mise en place des instances représentatives du personnel dans le réseau qui prévoit encore moins de représentants que les ordonnances Macron ne l’espéraient et qui consacre la fin des CHSCT dans la quasi-totalité des établissements ! … Après tout, ce n’est pas comme si les salariés de BDDF subissaient la transformation et qu’ils n’étaient pas au Paradis !
MERCATO ESTIVAL
Le communiqué est paru. L’instigateur de Mikado revient en force. Alors que ledit projet Mikado de 2012 s’apparente maintenant à un gouffre financier (vs les centaines de millions d’économies espérées), et que la BCE a même exigé un plan de « réversibilité », son responsable vient d’être nommé à la tête de SGSS et d’entrer au CODIR de la SG. L’engagement de la pérennité et du maintien des métiers titres au sein du Groupe, que nous avions obtenu de la direction (sortante), consolidé par l’intégration dans GBIS subsistera t’il longtemps ? C’est bien une question que le CE va devoir traiter rapidement.