1 MARIAGE & DES ENTERREMENTS
L’info est fort opportunément sortie ce week-end et une seule dépêche d’un journal anglo-saxon aura suffi pour allumer la mèche. Depuis, la rumeur a repris de plus belle, la SG serait-elle en train de préparer un rapprochement avec UniCredit ? Démenti ambigu par la SG, alors que F. Oudea parlait lui-même de la prochaine consolidation bancaire européenne jugée inévitable (le communiqué ne dément que les discussions au sein du Conseil d'Administration). Quelques jours après la vague de spéculation et de panique autour des valeurs bancaires due au climat nauséabond en Italie, il est temps de prendre le temps de la réflexion. Tout d’abord, dans ce contexte politique particulier, de telles rumeurs ne servent qu’à dénigrer la SG. Même si, par ailleurs, une alliance avec UniCredit (fermement redressé par un certain Jean-Pierre Mustier) était déjà, il y a quelques années un scénario parmi les moins coûteux socialement dans le cadre de la consolidation bancaire, les obstacles restent nombreux. Et puis, sans être aussi lourd en termes d'emplois que la construction d'un "champion français" ou d’une «consolidation française», car un tel rapprochement serait très douloureux pour les salariés. Premiers actionnaires et principaux responsables de l’échec de l’assaut de la BNP en 1999, ces derniers peuvent rester les arbitres de la situation. Ne parlons même pas d’une alliance avec un concurrent allemand ou anglais, qui ne ferait qu’accentuer la dérive financière court-termiste impulsée par Frédéric Oudéa. Mais on peut noter aussi que cette arlésienne aura servi de contre-feu à l’addition rendue publique des 2 litiges (sur 3) qui plombaient la banque depuis trop longtemps. S’en est suivi un joyeux mélange de chiffres savamment orchestré, entre les provisions, les reprises de provisions, les montants en dollars et ceux en euros. Finalement, ce sont bien 2,1 milliards d’euros (et un DG Délégué) que ces 2 litiges auront coûté à eux seuls. 965 millions d’euros ont déjà été versés l’année dernière au gouvernement libyen. Le fait que le groupe communique sur l’absence d’impact sur les résultats ne nous rassure pas, puisque nous avons déjà payé cher les provisions passées dans les exercices précédents … sans même parler des multiples plans d’économies que nous continuons à subir en tant que salariés pour compenser toutes ces boulettes. Cette annonce voulait rassurer les marchés. Mais ces derniers restent dubitatifs sur la stratégie de la Direction. Et ce n’est pas la production forcée de dividendes au détriment des investissements qui pourront longtemps donner le change…
NOUVELLES DU FRONT
Il ne suffit pas d’écrire une loi pour qu’elle soit bien appliquée. Idem pour un accord d’entreprise et c’est pour cela que les représentants de la CGT doivent quotidiennement intervenir. Le lancement du plan de transformation de BDDF au 1er juin n’a pas fait exception et a déjà nécessité une rafale d’interventions. Nous avons évité que certaines directions locales puissent faire leur marché (en sélectionnant les éligibles ou pas), en rappelant la confidentialité dévolue au cabinet externe Right management pour les salariés qui veulent partir mais qui ne sont pas concernés pas une suppression de poste. Il est hors de question que Right Managment envoie automatiquement ces salariés rencontrer leur RH. Charge au cabinet de vérifier que les conditions de départs sont réunies. Faute de quoi, le salarié risque de se passer lui-même la corde au cou. Enfin, nous avons rappelé que la proposition de reclassement doit être convenable… pour le salarié ! … et pas d’après celui qui fait la proposition !