PETIT FOUR
Frédéric Oudéa avait certes soigné son bronzage pour l’Assemblée Générale des actionnaires, cela n’a pas suffi à donner des couleurs à une réunion bien terne. Il est vrai que les résultats affichés par la banque pour 2017 ont été fraîchement accueillis lors de leur publication et que certains analystes reprochent à la direction son « manque d’inspiration stratégique ». La présentation du Directeur Général n’a rien fait pour dissiper cette impression tant son discours n’a fait que recycler des thèmes généraux déjà entendus les années précédentes (digital, satisfaction client, maîtrise des coûts…). Mais bon, il a affirmé que dans 10 ans nous verrions que les orientations actuelles sont les bonnes. En attendant, la priorité est donnée à la distribution de dividendes : l’objectif d’un taux de distribution de 50% est désormais assorti d’un niveau plancher de 2,20 euros par action. De quoi rassurer les rentiers, mais qui n’est pas un marqueur de dynamisme exubérant. Les applaudissements de la salle ont d’ailleurs été bien mous. Cette dernière ne s’est réveillée que pour ricaner lorsque Jean-Bernard Lévy a essayé de nous apitoyer sur la faiblesse de la rémunération des dirigeants de la banque par rapport aux autres grands patrons européens. Pas de joli graphique pour montrer la NAO à 0 depuis 2011 en revanche. Forts des 187.191 voix déléguées par ceux d’entre vous qui avaient mandaté notre représentant pour voter à l’AG (+7.000 par rapport à 2017 alors que l’actionnariat salarié a fortement reculé en l’absence de PMAS), nous nous sommes opposés aux résolutions organisant les petits cadeaux entre amis en terme de rémunération des membres de la Direction Générale et du Conseil d’Administration. Il suffit de voir comment ces clauses ont bénéficié à Bernardo Sanchez-Incera… Il est vrai que, avec ses 76,35% de taux de réussite de ses objectifs, il caracole en tête du classement des mandataires sociaux. Tout cela n’a guère impressionné les quelques actionnaires qui ont posé des questions gênantes : quand la saga des sanctions – toujours annoncée comme devant se résoudre « dans les prochaines semaines, voire les prochains mois » - se terminera-t-elle enfin ? quand les marchés cesseront-ils de sanctionner le cours de l’action ? Les réponses ont été plus embarrassées que celles de Séverin Cabannes à celles de l’ONG qui est venue fort opportunément l’interroger sur un sujet qui lui a permis d’illustrer à quel point la SG était une entreprise socialement responsable. Cela aurait été plus crédible si la direction n’avait pas décidé, par exemple, de vendre les appartements destinés au logement d’urgence de salariés en situation de détresse.
CASE DEPART
Bernardo Sanchez-Incéra n’aura pas touché les 20.000 en passant par la case départ, mais un parachute doré d’environ 2 millions d’euros. Les indemnités de départ en 2017 avaient déjà fait exploser le montant moyen des 10 plus hautes rémunérations (+34% !). Concernant BSI, le parachute doré est d’autant plus voyant qu’il sera certainement la seule personne à la SG qui aura bénéficié d’environ 2 millions d’euros… pour démissionner.
O TEMPORA, O MORES
Il y a eu comme une frénésie côté direction pour organiser des réunions d’information avant les représentants du personnel sur les projets 2019 de BDDF qui seront soumis aux instances représentatives des salariés les 7 et 8 juin prochains. Webex, petits déjeuners, réunions à 17h … tout a été mûri en amont pour préparer, en douce, l’addition des réorganisations 2019. En droit, ça s’appelle du délit d’entrave. Un peu comme ce qui se passe dans les centraux avec les dossiers de délocalisations qui mûrissent dans certains secteurs. Côté BDDF, les premières opérations auront lieu début 2019 (cf notre site internet). D’ici là, la direction planchera début juin devant le CCE. Si besoin, vous pouvez contacter vos représentants CGT locaux.