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HAPPY FEW

Après l’annonce de la suppression des plans mondiaux d’actionnariat salarié, celle faite par la direction au CE des centraux du 5 septembre, au sujet de la distribution d’actions gratuites à quelques happy few, va contribuer à élargir le mécontentement et relativiser encore un peu plus l’esprit d’équipe, le double effet kiss cool en quelque sorte. Depuis 2006 dans le monde et 2009 en France, 3 catégories de « collaborateurs » bénéficient d’actions gratuites : les «contributeurs importants aux résultats du groupe», les «gros potentiels recherchés sur le marché du travail» et «ceux qui sont remarquablement utiles» à l’entreprise. Au final, cette année, ce sont quelques 6.082 personnes qui vont empocher 1,02 millions d’actions, soit un butin équivalent à 42 millions d’euros au cours actuel.

 

LES PARTAGEUX

Le 25 septembre sera l’occasion d’une nouvelle concertation sur la rémunération variable individuelle et sur le dispositif d’évaluation. Nous avions obtenu de Frédéric Oudéa l’ouverture de ces discussions pour permettre d’apporter des garanties et de la transparence dans le mode d’attribution des parts variables. Ce sera là aussi, le moment de juger de la volonté de la direction d’avancer réellement sur cette partie de rémunération, qui prend de plus en plus de place. Nous avions présenté lors de la première réunion notre constat sur l’opacité et les dérives des rémunérations variables. La direction a eu tout l’été pour travailler aux propositions qu’elle nous présentera le 25 septembre. L’enjeu n’est pas mince car c’est un socle de la stratégie salariale mise en place depuis quelques années : des primes globales qui ne couvrent même pas l’inflation, au nom de la paix sociale, mais une vraie priorité à des augmentations individuelles de plus en plus ciblées, accompagnée d’une distribution de variable de plus en plus discriminante. Au-delà de la discussion sur la rémunération variable, la prochaine négociation annuelle sur les salaires va donc se dérouler dans un climat considérablement plus tendu que les années précédentes. Il faudra vraisemblablement l’intervention du personnel, par un moyen ou par un autre, pour enrayer la situation constatée depuis plusieurs années : des augmentations collectives au régime sec, tandis que se développe une caste d’happy few privilégiés.

 

DES VASES COMMUNICANTS

Le premier bilan provisoire du CICE, le fameux crédit d’impôt instauré par le gouvernement, n’est guère flatteur. Le Ministre du travail annonçait rien moins que la création de 300.000 emplois… l’unique résultat est la baisse de 41% de l’impôt sur les sociétés tandis que les suppressions d’emplois se poursuivent. Le groupe SG a bien empoché pour sa part ses 36 millions, sans créer un seul emploi. Reste que la loi instaurant le CICE exclut explicitement l’utilisation de celui-ci pour la distribution de dividendes aux actionnaires. La question se pose donc, puisque précisément, la maison a généreusement distribué 40% du résultat. Certes, avec un résultat groupe der 2,2 milliards en 2013, la part du CICE est faible, ce qui ne fait que renforcer la conviction que l’argent des contribuables que nous sommes a bien mal été employé.

 

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