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PLAYING FOR NAO … SUITE

Il était assez savoureux de lire dans la presse que la DRH considérait les revendications salariales syndicales comme « déraisonnables» alors qu’un quart des salariés venaient de faire grève pour acter leur mécontentement sur le sujet. Nous étions plutôt habitués à subir des reportages au « 20 heures » sur le retour d’un « patronat de combat » sifflant et vociférant dans leur manif, tout en allant de provocation en provocation, le tout après avoir empoché 40 milliards d’allègements de charges. A la SG, nos revendications seraient même de nature à constituer une menace sur l’emploi. Rien que ça. Nous n’aurions donc plus qu’à attendre les fruits d’une nouvelle formule d’intéressement-participation, pleine d’espoir. Mais ce que nous disons et répétons depuis le début est qu’une répartition de la masse salariale plus juste, moins inégalitaire, mieux répartie et moins opaque, permettrait d’avoir une mesure d’augmentation collective. Certes, cela veut dire qu’il faudrait renoncer, en partie, à l’individualisation extrême, à l’aspect discrétionnaire du variable, à la plus «grande discrimination» réclamée, etc. Que cela complique les débats au Conseil d’administration, on peut l’entendre… mais prétendre que cela susciterait des charrettes de licenciements, c’est pousser le bouchon un peu loin.

LAST, BUT NOT LEAST

Après la grève du 5 décembre dernier, se tenait donc la dernière négociation officielle programmée sur les salaires. Entre temps, les 5 syndicats avaient invité les salariés à venir se rassembler devant les tours SG de la Défense. En fait, le rassemblement a eu lieu dans l’Agora, redonnant à l’endroit sa destination  originelle bien que dépourvue de sapin de Noel cette année, par crainte de signe ostentatoire. La manifestation a perturbé, pendant près de 2 heures, à coup de sifflets et de cornes de brume, le lieu plutôt habitué aux manifestations de bon ton et moins cacophoniques. La réunion de négociation qui suivit n’a pas permis de sortir de la situation de blocage. A contrario des promesses de la nouvelle formule d’intéressement-participation, il y a un bilan négatif sur les 3 dernières années : rémunération financière 110 millions en 2010, 100 en 2011, 69 en 2012, 61,7 en 2013 (Bilan social)... A ce bilan négatif, s’ajoute la suppression annoncée du plan d’actionnariat salarié et donc du montant de la décote. Cette économie pour la direction couvre déjà, à elle seule, la proposition de supplément d’intéressement faite lors de la réunion du 8 décembre, une enveloppe de 15 millions, soit entre 100 et 350 euros par salarié. Au-delà de ce bilan sur l’aspect salarial, la direction a décidé, pour faire passer la pilule, d’en rajouter et de faire un chantage à la signature :  si vous signez un accord salarial avec nous, nous maintiendrons le paiement des jours de carence et tout ce qui jusqu’à présent faisait partie de l’accord social SG de juillet 2000. Être en désaccord sur la politique salariale de la SG est une chose, c’en est une autre que de mettre dans la balance (pour faire passer le vide d’un accord salarial) les accords SG qui ont été signés et qui ont permis d’acter des droits et garanties supérieurs à ceux inscrits dans notre convention collective. Ce chantage est tout bonnement inadmissible et pose la question de la légitimité de celui qui le pratique. Les 5 organisations syndicales se sont donc retournées vers Fréderic Oudéa pour qu’il les reçoive rapidement et qu’il entende ainsi, à nouveau, la nécessité de revoir sa réponse aux revendications syndicales, la pétition des 15.000 salariés et la grève du 5 décembre. En attendant une réponse officielle, le directeur des relations sociales, rompu à l’exercice de la carotte et du bâton, tente de jouer la division syndicale, en s’empressant de proposer quelques rencontres bilatérales à certains syndicats… en vain. 

 

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