SOUVENT TRACT VARIE
… bien fol qui s’y fie ! La fin de la négociation salaires s’est conclue par un rush des signataires annoncés pour être le premier à diffuser la nouvelle. L’un d’entre eux titrait pourtant le 18 décembre 2012 « foutage de gueule » dans un tract vilipendant le « mépris » de la Direction. Le mépris est devenu « des avancées constatées » en 2013. Quant à celui qui signa seul début 2013, il refait le coup du sondage, précédemment conduit entre le 20 décembre et le 10 janvier, expédié en 2013 entre le 11 et le 13 décembre. Notez la nuance, sondage et non pas consultation. Dommage que la communication prenne le pas sur le fond, quitte à se précipiter dans les filets tendus du Directeur des relations sociales, un expert en manipulation. Car, pour la 3ème année consécutive, sous des prétextes renouvelés, l’absence d’augmentation collective est validée par des signatures syndicales qui encouragent ainsi la Direction à poursuivre le chantage d’année en année. Mais il y a pire encore ! Le glissement dénoncé par la CGT en faveur du variable, ou du bonus, est quasi « institutionnalisé » par cet accord. Nous rappelions que cette masse dépasse allègrement maintenant plusieurs centaines de millions, distribuée tout à fait illégalement sans aucune motivation objective. La tentative de la CGT d’obtenir un accord pour inscrire une obligation de motiver le variable et instaurer une voie de recours a échoué en 2007… les autres syndicats invoquant leur hostilité au principe même du variable. L’accord salarial 2013 fait beaucoup mieux, il l’institutionnalise en échange de l’instauration pour le salarié du « droit » de demander au manager des « explications » ! La formule étant potentiellement illicite, l’accord pourrait bien être annulé par le juge… une question qui mérite d’être étudiée.
FIL ROUGE
Le débat engagé sur l’avenir du réseau d’agences s’est poursuivi dans l’instance de concertation Syndicats – Direction du 12 décembre. D’autres réunions se tiendront tout au long de l’année 2014, qui est la période fixée par la Direction du réseau pour mener des « expérimentations ». L’agenda de l’adaptation du réseau aux nouveaux comportements de la clientèle est « gérable » selon le patron du réseau, Laurent Goutard, qui affirme ne pas prévoir « de démarche radicale de réduction du maillage ». Bien entendu, la Direction proclame haut et fort sa volonté de rester une banque ouverte à toutes les gammes de clients, et elle partage nos préoccupations sur les délais bien trop longs pour obtenir un RDV avec un conseiller ou pour ouvrir un compte. Sans surprise, le multi canal et l’élargissement de l’offre Internet sont dans les expérimentations. Reste que « le fil rouge » officiel, l’évolution du modèle relationnel pourrait bien être doublé d’un autre fil, tel celui d’Ariane, reposant sur l’absorption des coûts de cette évolution par des gains de productivité rebaptisés « efficacité opérationnelle ». La segmentation de la clientèle, également rebaptisée pour la circonstance « différenciation » pourrait servir à une « mutualisation » des portefeuilles et ainsi aboutir au final à une réduction du nombre de conseillers. La CGT a mis en garde la Direction : il faudra bien accepter pour un temps un ROE moindre dans la banque de détail. Laurent Goutard a promis de poursuivre le dialogue en insistant sur le caractère expérimental de l’année 2014.
Les infos se trouvent en suivant ce lien