JUSQU’ICI, TOUT VA BIEN…
Lorsque le projet 4D, qui consistait à regrouper les services administratifs des agences du réseau dans des centres baptisés PSC a démarré il y a quelques années, certains pensaient qu’ils n’étaient pas concernés… ils occupaient les fonctions commerciales, les bases « avant » selon l’expression consacrée dans le réseau. Une sorte d’élite à qui la direction répète complaisamment qu’ils font « la banque », et que, certes elle exige beaucoup de leur part, mais qu’en échange, elle leur offre la possibilité d’une carrière brillante. Alors quand nous disions qu’après les « administratifs », le tour des « commerciaux » viendrait, les mêmes (pas tous) nous regardaient avec condescendance. La fin du programme 4D a généré les conséquences que l’on sait sur les conditions de vie des salariés, éloignés de leur lieu de vie, et sur la qualité du service, avec l’allongement des délais de traitement par exemple. Le tour est donc venu pour les fonctions commerciales, maintenant que les fonds de tiroir ont été raclés et qu’il faut chercher de nouveaux gisements de gains de productivité. C’est le rôle dévolu à un projet baptisé « Grand public » par antithèse, qui a connu plusieurs reports pour pouvoir être présenté comme part du projet plus global « Ambitions 2015 ». L’exercice est en effet difficile, comment habiller un projet de suppressions d’emplois, tout en prétendant satisfaire à l’objectif affiché par Frédéric Oudéa de satisfaire le client ? Après un tour de chauffe lors d’une première réunion de la commission de suivi 4D le 25 février, et le prolongement des tests, le nouveau patron du réseau, Laurent Goutard, est venu s’y essayer lors d’une nouvelle réunion le 10 mai, tandis que Jean François Sammarcelli, son patron et concepteur du projet, se répandait dans les Échos… Un jour de plus, et la confidentialité du document remis aux syndicats aurait eu comme un parfum suranné ! Lâchons donc sans complexe les principales caractéristiques du projet : 990 emplois supprimés, à peu près également répartis entre chargés d’accueil et conseillers grand public, dans 800 des agences touchées, un tiers du total, pour l’instant. Ces suppressions entraîneront forcément une hausse du nombre moyen de comptes par portefeuille de conseiller, environ 150 de plus, du nombre d’agences à effectif réduit, comme le doublement de celles n’ayant qu’un effectif de 2 personnes, et le tout en 3 ans, entre 2010, 2011, 2012 ! Les nombreuses critiques que nous avons formulées sur une probable dégradation du service rendu, ainsi que sur l’approximation des méthodes de calcul des gains de productivité « espérés » seront-elles entendues ??? Rien de moins sûr, tant nous savons que la direction souffre d’autisme en la matière. Une prochaine réunion à fin mai sera l’occasion de vérifier sa capacité d’écoute. Dans l’attente, nous avons obtenu communication de la liste exacte des agences concernées par des suppressions, ventilée par fonction, mais seulement pour 2010, car les 539 suppressions programmées les 2 années suivantes ne seraient que « des estimations ». Tout cela fait beaucoup d’approximations, comme les 38% des « gains de temps estimés » sur les fonctions de chargés d’accueil, ou les 18% des conseillers grand public, et il n’est pas sûr du tout qu’on s’en contente. Ce n’est pas non plus l’assurance que ces suppressions seront compensées par des départs en retraite non remplacés qui suffira à apaiser le mécontentement général dans le réseau.
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