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LES JEUX SONT FAITS

L’assemblée des actionnaires était prévue « houleuse », elle fut plutôt d’un calme olympien ! À peine quelques hou lorsque Frédéric Oudéa prononça le nom honni de son prédécesseur… Nous avons donc désormais un P et un DG, soit 2 pour le prix d’un, sans coup férir. À propos de prix, on retiendra l’incroyable plaidoyer de Jean Martin Foltz, dont on sentit l’effroi devant l’outrecuidance des manants, qui osaient trouver les grasses rentes et pensions attribuées par le conseil par trop dispendieuses. Comme au temps de l’ancien régime, Jean Martin apparut un peu décalé avec un inimitable parlé ampoulé pour répondre à un actionnaire suggérant d’aligner l’indemnité de départ de Frédéric Oudéa, environ 2 millions, sur celle de son épouse travaillant à la SocGen, fixée réglementairement à 6 mois de base. D’ailleurs, ne sont-ils pas jusqu’à 2500 à se goinfrer ?... ce qui, assurément, rend la chose moins condamnable selon Jean Martin ! La question des rémunérations des dirigeants et des retraites dorées fut donc expédiée en deux coups de cuillère à pot. Bien sûr, notre nouveau PDG a confirmé les engagements pris devant les organisations syndicales sur l’emploi et l’ouverture du « chantier » sur les rémunérations en juin. À propos du partage des richesses en 3 tiers, nous avons entendu une inquiétante réponse attribuée au conseil d’administration, dans laquelle on a reconnu un argument de Frédéric Oudéa : « vous coûtez bien assez cher comme cela en temps de crise » motivé par un amalgame des salaires qui rémunèrent le travail fourni avec le partage des richesses créées. Un autre grand moment fut celui de la traditionnelle intervention du « président » de l’association des actionnaires réclamant son strapontin au conseil d’administration. Frédéric Oudéa l’a sèchement renvoyé à sa condition en lui rétorquant « il fallait vous présenter à l’élection » ! On retiendra surtout le discours de clôture de Frédéric Oudéa, affirmant sa confiance dans le modèle de banque universelle choisi par la Société Générale, qui devra figurer parmi « les consolidateurs » d’un paysage bancaire mondial profondément changé… tout en en laissant planer le doute sur certains métiers « où nous sommes moins solides » qui pourraient faire l’objet de partenariats ou de cessions. L’auditoire a-t-il motivé cette profession de foi très différente de celle affichée devant les délégués syndicaux : « je n’ai pas été nommé pour vendre » ? Sans doute l’impatience de dividendes retrouvés fut-elle pour quelque chose dans l’objectif à nouveau proclamé de distribuer 45% du résultat aux rentiers et à un ROE fixé à 15% « en moyenne de cycle ». On aurait tort toutefois de n’y voir que l’espoir de revenir au bon vieux temps. Le discours était attendu, et ce n’est pas anodin que le nouveau PDG annonce que la rentabilité va forcément baisser, au moins de 5%. Il restera à le faire comprendre à tous les étages, notamment à tous ceux qui voudraient que tout continue comme s’il n’y avait pas de crise. De ce point de vue, la prochaine étape intéressante sera la commission de suivi 4D du 9 juin, devant laquelle le Directeur du réseau France, Jean François Sammarcelli, va venir s’expliquer sur la politique commerciale 2009. Bien anesthésiée par une mécanique huilée de discours et réponses à rallonge, l’assemblée a voté les résolutions comme d’habitude avec des scores à la soviétique, jamais moins de 75%. Seul le cocktail réveilla les impatiences vers 20h.

 

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