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ÇA VA TANGUER

L’affaire de l’attribution de stock-options aux 4 dirigeants de la Société Générale a fait grand bruit et suscité force indignation gouvernementale, habituelle ces temps-ci bien qu’elle ne débouche jamais sur rien de concret, ou plutôt si, sur du vent. L’affaire est bonne il est vrai, au cours actuel de l’action, même si le gâteau n’est pas aussi gros que prévu, il sera néanmoins copieux. Derrière les rodomontades politiques, le fond de l’affaire est bien plus grave, et il n’a rien à voir avec la morale. La décision du conseil d’administration illustre en fait sa volonté de pousser les directeurs généraux à réduire les frais de personnel par tous les moyens, notamment en accélérant le « Plan d’efficacité opérationnelle ». Elle illustre aussi l’espoir de revenir à un rendement du capital de 15% dès 2010 à n’importe quel prix, quitte à fragiliser la banque qui risque de se mettre à dos sa propre clientèle… et son personnel ! Le nouveau Directeur général semble avoir oublié les leçons de l’histoire, et il confond la forte culture d’entreprise du personnel avec la soumission aux décisions de la direction. Convoqué en catastrophe pour venir s’expliquer le 12 mars devant le Comité Central d’Entreprise, il s’est contenté de nous servir la rengaine du développement sélectif, de l’anticipation de l’évolution des métiers, de la maîtrise des coûts, en insistant à nouveau sur le besoin de crédibilité pour les actionnaires !!! Un discours bien usé, que nous avons entendu déjà dans le passé et qui va conduire tout droit à détruire le « pacte social » qui avait prévalu depuis 1993. Comme premier signe, les organisations syndicales ont décidé de réagir ensemble, et une nouvelle réunion du Comité Central d’Entreprise extraordinaire se tiendra le 9 avril pour s’expliquer… Elles ont aussi décidé de publier un communiqué commun pour faire connaître notre opinion après l’annonce de l’attribution de ces stock-options aux dirigeants. La CGT pense qu’il manque peut-être à Frédéric Oudéa une bonne grève, comme ses prédécesseurs en ont connu, pour parfaire sa formation, et le pousser à résister aux appétits de son conseil d’administration. Il annonçait au CCE le 12 qu’en 2009, ça va tanguer… C’est celui qui dit qu’y est !

LA MURAILLE ET LE PARAVENT

Lorsque SGAM a été créée, la direction a justifié le transfert du personnel dans une filiale par la nécessité d’ériger une « muraille de Chine » entre les gérants et la banque pour satisfaire aux exigences de déontologie des marchés (si, si on y croit). Aujourd’hui, on se demande si la muraille n’était pas un paravent pour cacher des pratiques peu avouables et si l’opération grand nettoyage ne permet pas de se débarrasser aux meilleures conditions de SGAM et de ses salariés, tout en reconstituant discrètement une gestion d’actifs profitable à LYXOR. La commission économique s’est réunie le 18. Jean Pierre Mustier était venu plancher pour défendre son projet, sans convaincre. Cependant, si les négociations préalables ont permis d’obtenir des garanties pour les salariés qui feront date, les doutes sur la justification économique du projet se renforcent au fil du temps. Le principe d’une expertise devrait être décidé le 25 au Comité Central d’Entreprise pour examiner de plus près les projets.

 

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