• onesignal: 0

SALAIRES, LE CHOIX

Après la phase rituelle du recueil des propositions syndicales, la négociation des salaires va s’engager réellement le 20, dans un contexte particulièrement agité. Bien sûr, nous avons dit que la sortie de crise implique de s’appuyer sur un atout majeur : le personnel, en 1ère ligne. Ceci justifie que la direction donne également un signe fort de confiance, y compris pour l’extérieur, à l’occasion de cette négociation. Mais pas seulement… Il s’agit également de revenir sur une politique salariale qui réduit à la portion congrue la part consacrée aux augmentations collectives, et qui met le « paquet » sur la « performance individuelle ». On a vu les dégâts de cette logique de manière caricaturale dans la   BFI. Plus insidieusement, et à une échelle plus réduite, la direction a agi dans le même sens en 2008. Après avoir conclu un accord ridicule avec la CFTC début janvier, on constate aujourd’hui nettement ses effets et la volonté cachée derrière. L’impact de l’accord n’est que de 0,6% sur les salaires de base, pour une inflation annoncée de 2,9%. Si la progression générale des salaires de base est de 3,7%, c’est que s’ajoutent au 0,6% les 3,1% des augmentations individuelles, censées rémunérer plus de qualification et de responsabilités, et qui sont loin de concerner tout le personnel ; le nombre d’élus est même en chute libre en 2008. Au final, la mesure collective 2008 entérine une énorme perte de pouvoir d’achat et représente à peine 13,6 millions d’€… Dans le même temps, le montant du variable distribué, les bonus ne sont pas compris, a augmenté de 10 millions, de 65,5 à 75,5 millions ! Il s’agit bien d’une volonté délibérée de favoriser ce type de rémunération, son montant moyen ayant progressé de près de 18% pour les TMB des centraux par exemple. Pour la CGT, il est clair que nous n’accepterons pas que l’on nous refasse le coup en 2009. Vider la négociation avec les syndicats au profit des rémunérations variables est un casus belli, autant que de ne pas prendre une mesure collective qui maintienne le pouvoir d’achat en 2008. Devant cette exigence, la direction a annoncé qu’elle proposerait une mesure le 20, ce sera pour elle l’heure du choix. Mais le scénario de janvier 2008 est impossible à reproduire, du fait des nouvelles règles de représentativité.

Y’A PAS D’MAL…

… à s’faire du bien. En ces temps troublés, ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire etc… on ne pouvait pas rater la publication du classement annuel du « World Economic Forum » (Davos), qui place encore une fois les USA 1ers, « à l’économie productive sur un terrain solide », un classement qui visiblement souffre des délais d’impression. Dans la même série, on se souvient des analystes de Lehmann qui avaient dégradé la Société Générale, avant de faire faillite et de la rejoindre pour certains. Ils sont battus par ceux de Merril Lynch, sauvés du chômage par Bank of America en septembre. Ils estiment que les banques européennes « manquent de capitaux », 7,2 milliards pour la SG ! Fleuron tricolore, le professeur Pascal Salin, écrit que « la crise financière est une crise de l’interventionnisme étatique » et que le « capitalisme financier est l’expression d’innombrable processus spontanés créés pour répondre aux besoins des êtres humains ». Effectivement, on se demande si les banques, qui financent largement Paris Dauphine où il enseigne placent bien leur argent !

 

Les infos se trouvent en suivant ce lien