• onesignal: 0

trait040611

 

DANS LES SOUTES

« La mise en place du métier titres n’a eu aucune incidence au niveau des effectifs » est la phrase qui conclut le document remis au comité de groupe qui s’est réuni le 10 juin. Bel exemple de langue de bois, dont ne s’était pas embarrassé le patron de la branche Philippe Collas dans la Tribune du 16 mai. Il y vantait les économies de coûts obtenues par l’externalisation du back-office de la SGAM à une autre filiale SG, Euro VL, soulignant qu’il préparait le transfert du middle. Et voilà comment en quelques années, un métier de la SG, qui dépendait alors de RES, a été sorti vers SGAM, et maintenant vers Euro VL, avec à la clef des économies de coût, c’est-à-dire de personnel. C’est une sorte de délocalisation mais très proche, Euro VL est installé entre SGAM et les tours SG à la Défense. Avec près de 400 salariés dont beaucoup de jeunes, c’est en effet tout bénéf pour économiser sur les salaires et les avantages sociaux, et beaucoup moins risqué du point de vue syndical. Interpellé par un élu CGT, Bernard de Talancé a répondu : vous ne réclamez tout de même pas qu’on applique les avantages sociaux de la Société Générale dans toutes filiales… ben si, justement ! Son refus marque les limites de l’engagement social de la maison mère : le commandant de bord sur le haut de la passerelle, la sous-traitance dans les soutes.

NE COUPEZ PAS

Le 27 mai dernier, 80 000 électriciens et gaziers manifestaient dans les rues de Paris contre le projet de changement de statut d’EDF-GDF. La nouvelle fut rapidement expédiée par les médias. Trois semaines après, changement de ton, les unes sont consacrées au durcissement de la CGT qui prend en otages 500.000 usagers de la SNCF. Mis à l’index en leur qualité de salariés privilégiés qui pénalisent des salariés moins bien lotis qu’eux. Ces usagers là seront sûrement intéressés d’apprendre qui paiera prochainement le doublement de la facture d’électricité de la SNCF par suite de l’alignement des tarifs sur les prix du marché international. Pour revenir aux commentaires, nous ne manquerons pas de vous rappeler que le personnel des banques est lui aussi régulièrement qualifié de privilégié – voir de nantis par un ancien ministre des finances actuellement maire d’une ville résidentielle de banlieue. La CGT en prend aussi pour son grade, car ses motifs ne peuvent qu’être triviaux : défendre ses intérêts dans sa place forte, suivez mon regard vers la CCAS ou défendre son influence, menacée par SUD sur sa gauche… on ne saurait mieux illustrer l’idée que ces gens là, et nos gouvernants, ont des salariés ; une masse informe manipulable par les uns ou les autres. A aucun moment il ne sera dit que ce pourrait être leur volonté d’imposer des choix libéraux qui est la cause profonde de la situation. Après des élections régionales qui ont exprimé un rejet très net de ces choix, le personnel d’EDF-GDF a renouvelé son refus dans une manifestation historique… et le ministre des finances a continué, « ce n’est pas la rue qui gouverne » a dit le premier ministre. Mais, si les manifestations ne servent à rien, alors comment se faire entendre ? C’est ainsi que dans les assemblées générales de personnel ont été prises des décisions de coupures, comme d’autres auparavant avaient tenté de se faire entendre autrement. « La CGT n’est plus cette structure où le chef décide et la base suit » explique un spécialiste très connu, Bernard Brunes, dans le Figaro. Il a raison, la colère est très grande chez les électriciens et les gaziers et leur détermination très grande aussi, c’est aussi simple que cela !